Le groupe musical polonais-ukrainien Dagadana a capté, mercredi soir à Merzouga (province d'Errachidia), l'attention du public de la 6ème édition du festival des Musiques du désert, par la fusion réussie de plusieurs genres musicaux dans leur style. (Par Mustapha ELOUIZI) Fusionnant le folk, le jazz et la musique électronique, Daga Gregorowicz, Dana Vynnytska et Mikolaj Pospieszalski, les trois membres du groupe, ont ainsi su faire écouter en pleine dune, leur propre langage musical et ensorceler un public multiethnique présent lors de cette première journée du festival. Bien qu'ils aient attendu longtemps pour des raisons techniques, ils ont gardé leur concentration et apporté la preuve qu'il suffisait d'une flute, une double basse et d'un synthétiseur pour emplir de joie et de bonheur les enfants, puisqu'une grande partie de leurs chants leur est dédiée, mais aussi les adultes qui ont eu l'occasion de découvrir l'âme slave à travers la musique. Avec tout le calme qu'apporte la flute, notamment dans cet espace désertique, viendra la double basse ou le synthétiseur pour que le rythme monte d'un cran, et le public découvre l'autre face de cette personnalité slave, quelque peu remuante. Résultat : des rythmes dont on ne se lasse jamais. Marquée par la présence du gouverneur de la province d'Errachidia, M. Abdellah Amimi, la première journée a vu se reproduire également plusieurs groupes Gnaouas de la région qui ont fait vibrer un public assis à même le sable des dunes aux rythmes de crotales et du Ganga (tambour). La scène ouverte directement sur un fond féérique grâce à un jeu de lumière spectaculaire, a ainsi été investie tour à tour par les troupes de Khamlia (Merzouga), Oued Ma Youssef (Mdaghra), Ismkhan (Goulmima), Ksar Assat Tinjdad, ainsi que Gnaoua fusion de Hamid Lâafoui. Entretemps, des poètes montaient sur scène pour donner des lectures de leurs odes, dont le versificateur amazigh Omar Taous qui a partagé avec le public quelques uns de ses textes chantés sur un ton qui rappelle les habitants d'Idourar (Montagnes). Egalement concernée par la programmation de cette édition, la ville d'Errachidia verra l'animation de soirées où se reproduiront les troupes péruvienne Warana, angolaise Asgingas, et marocaines Moha Malal, Meskaoua fusion, Hamid Bouchnaq, Akkouran, ainsi que plusieurs orchestres du melhoun de Meknès, Rissani et Erfoud. La partie culturelle du programme qui a démarré sur une table ronde sur le thème des " Enjeux du développement local ", prévoit aussi des conférences autour de sujets tels "la culture des nomades dans le sud-est marocain", "la déperdition scolaire dans le milieu rural" et "les produits du terroir, levier du développement intégré ".