L'Organisation marocaine des droits humains (OMDH) a invité le Secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, à sauver la vie de détenus sahraouis dans les prisons du "Polisario", en l'occurrence Ahmed Ballouh, Ahmed Salem Chibani et Mohamed Salek Ould Kiya. "Vu la situation très inquiétante dans les camps de Tindouf en Algérie et les graves violations des droits humains dont sont victimes les trois détenus", l'OMDH exhorte le SG de l'ONU à "veiller à ce que le Comité international de la Croix rouge (CICR) et le Haut commissariat aux réfugiés (HCR) accomplissent leur mission dans ce cadre", lit-on dans une lettre de l'organisation adressée à Ban Ki-moon. L'organisation a souligné à cet égard la nécessité de veiller à la protection de MM. Ahmed Ballouh, Ahmed Salem Chibani et Mohamed Salek Ould Kiya, de leur assurer leurs droits fondamentaux à la vie et à l'intégrité physique et d'intervenir "dans les plus brefs délais" pour mettre un terme à cette situation "inquiétante". La lettre dont copie est parvenue à la MAP, rappelle que l'organisation avait reçu une correspondance de la famille d'Ahmed Ballouh Hammou, détenu à Tindouf en Algérie, dans laquelle elle exprime son inquiétude quant à la vie son fils et demande le soutien des organisations de défense des droits humains. Selon les informations relayées par les proches de la famille à Tindouf, Ballouh a été arrêté en même temps qu'Ahmed Salem Chibani et Mohamed Salek Ould Kiya, en raison de leur opposition au système "oligarchique" du "Polisario" et leur dénonciation du détournement des aides humanitaires par les chefs du "polisario". Selon leurs familles, les trois prisonniers subissent la torture et les différentes formes de traitement inhumain de la part du chef de la zone 4, le dénommé Mustapha Ould Moulay Bachir, et ont été présentés devant une cour martiale sur ordre du dénommé Souilki Ould Nettan, le chef du centre de détention, précise l'OMDH. L'organisation rappelle également avoir adressé en avril dernier une lettre au Premier ministre algérien pour lui permettre de visiter les détenus à Tindouf et de s'assurer de leur santé et de leurs conditions de détention. Cette requête n'a pas eu de réponse, poursuit l'OMDH qui dit avoir relancé vainement cette tentative en mai dernier, ajoutant que les détenus se trouvent dans les camps de Tindouf, sur le sol algérien, et par conséquent, l'Etat algérien, qui est partie aux Conventions de Genève, doit en appliquer les dispositions.