Le secteur de l'artisanat à Fès aura été marqué au cours de l'année qui s'achève par la réalisation de grands chantiers en matière de formation et qualification des ressources humaines, qui lui ont ouvert de nouvelles perspectives de développement et de pérennisation. -Par M'barek TAFSI- Dans le cadre de cette action visant la modernisation et la diversification des méthodes de transmission et d'apprentissage des métiers, il a été procédé en novembre dernier à l'inauguration du Centre de formation et de qualification dans les métiers de l'artisanat, réalisé par la Fondation Mohammed V pour la Solidarité. De conception innovante, ce centre est venu renforcer le réseau des unités dédiées à la formation professionnelle : le Centre de formation par apprentissage au quartier Marja (3,564 MDH), l'Institut des arts traditionnels de Fès (8 MDH), le Centre de formation par apprentissage de Ain Kadous et le Centre de qualification professionnelle des arts traditionnels (CQPAT) de Sefrou (1 MDH). A ces structures s'ajoutent les ateliers supplémentaires de formation construits au Centre de formation continue au quartier Tghat (2,5 MDH), la formation continue des acteurs du secteur (4,5 MDH) outre l'information et la sensibilisation sur les dispositions liées à la formation continue (0,55MDH). Pour les concepteurs de ces projets, la richesse de l'artisanat dans la région repose en premier sur le savoir faire des artisans, leur finesse et leurs capacités d'innovation et de perpétuer les métiers et les arts. Si la médina de Fès a été inscrite par l'UNESCO en 1981 sur la liste du patrimoine mondial, estiment-ils, le mérite en revient avant tout aux artisans bâtisseurs, artistes et créateurs qui ont construit cette cité et l'ont dotée de ses nombreux monuments et oeuvres architecturales d'une beauté saisissante, que l'on peut admirer dans les mosquées, les demeures traditionnelles et les différents monuments qui abondent dans la capitale spirituelle du Royaume. La création de ces centres de formation et de qualification est également venue conforter la position de la Région de Fès-Boulemane en tant que pôle de formation, de recherche et d'innovation, disposant de ressources humaines qualifiées et disponibles rendant les coûts de production convenables et attractifs. La région est déjà dotée de 99 établissements de formation professionnelle dont 65 dans le secteur privé ainsi que de deux universités et d'un centre de plantes médicinales et aromatiques, de 93 centres de recherches et laboratoires, de 101 unités de formation et de recherche, de 35 000 étudiants et de 1200 professeurs universitaires. Au cours de la même année, Fès a également bénéficié d'un certain nombre de projets programmés au titre du Millenium Challenge Account (MCA) en matière de lutte contre la pauvreté à travers la croissance économique dont le programme d'appui à la production (4,573 M dollars US), qui concerne les métiers de poterie et Zellij et qui consiste en l'acquisition de fours à gaz et l'accompagnement des artisans concernés tout en prenant en considération le côté environnemental et social. Le soutien du MCA devra également permettre la réhabilitation de l'espace de Bab Makina et des différents Foundouks. D'autres actions, prévues dans le cadre du Plan de développement régional de l'artisanat (PDRA), ont été réalisées ou en cours de l'être au titre de l'année écoulée dans le but de positionner la région comme une des locomotives pour le développement de l'artisanat au niveau national. Abstraction faite de son recul depuis le début du siècle dernier, l'artisanat procure du travail et des revenus à plus de 53.000 artisans et fait vivre directement ou indirectement plus de 260.000 habitants de la ville de Fès, soit 27 pc de la population totale et 70 pc de la population de la médina. Les recettes en devises générées par l'artisanat au profit de la ville dépassent 47 pc des exportations nationales en la matière, auxquelles, il convient d'ajouter les achats directs des touristes (exportations indirectes), ainsi que les exportations du produit artisanal issu de la ville effectuées à partir d'autres villes (Marrakech, ports de Tanger et de Casablanca,). L'artisanat représente de même un important réservoir de métiers très développés tels que le travail de Zellij, bois peint et sculpté, sculpture sur plâtre, le travail du métal (argenterie et cuivre), la maroquinerie et le tissage qui, au fil du temps, se sont enracinés et témoignent de l'authenticité et de la richesse de la culture marocaine.