La chambre d'agriculture de la région du Gharb-Chrarda-Beni-Hssen a organisé, mardi à Kénitra, une journée d'information pour la promotion des investissements et le développement du secteur des agrumes et dans la région. La région du Gharb, a indiqué le directeur de la chambre d'agriculture, M. Ghazi el Ghrarba, est connue, depuis longtemps, par sa culture des agrumes et par l'étendue des superficies réservées à cette culture. Toutefois, a-t-il dit, la production agrumicole a connu, ces dernières années, une baisse due notamment aux changements climatiques, au vieillissement des arbres fruitiers et à la faiblesse des investissements. Il a souligné l'importance que le plan Maroc-Vert accorde à ce secteur et le besoin d'adopter une approche globale pour son développement. M. el Ghrarba a plaidé pour une extension des superficies réservées à la culture des agrumes, un soutien accru aux agriculteurs par des incitations à l'utilisation des techniques modernes de production. Il a aussi insisté sur le besoin de rechercher de nouveaux investisseurs dans le secteur, de créer des unités de transformation dans la région, de former la main d'oeuvre et de tirer profit des expériences des pays leaders en matière des cultures d'agrumes. De son côté le secrétaire général de l'Association des producteurs d'agrumes du Maroc (ASPAM) Ahmed Darrab a rappelé la signature, en 2008, entre les professionnels du secteur et le gouvernement du contrat programme 2009-2018 pour la mise à niveau du secteur des agrumes. 50.000 ha, dont 17.727 ha dans la région du Gharb, sont concernés par le renouvellement des veilles plantations et les extensions des superficies cultivées, a-t-il précisé. A terme, en 2018, la production des agrumes au Maroc, qui est actuellement de 1,3 million de tonnes, devrait atteindre 2.900.000 tonnes, dont 1.300.000 tonnes pour l'export, 1.40.000 tonnes pour la consommation intérieure et 200.000 pour les industries de transformation. M. Darrab a, en outre, cité les mesures incitatives pour le développement du secteur, notamment la prime d'investissement qui est passée de 7.800 dh par ha à 12.000 dh par ha, la création d'un centre de la recherche appliquée et d'encadrement, l'augmentation de la subvention de soutien à l'irrigation qui peut atteindre 80 à 100 pc, l'encouragement de l'agrégation pour améliorer la productivité en accordant des avantages aux petits producteurs, particulièrement dans la région du Gharb, et le renforcement des organisations interprofessionnelles de la filière agrumicole.
Pour ce qui est du conditionnement et de la conservation par le froid , l'ASPAM, a-t-il dit, demande une augmentation de la prime d'investissement réservée à la construction et l'équipement des stations de conditionnement, la mise à niveau des anciennes stations et l'augmentation du nombre des unités de conservation dans les ports de Tanger, Casablanca Agadir et Nador, l'encouragement des investissements marocains dans le transport maritime des agrumes. L'association, a-t-il ajouté, sollicite également de l'Etat de poursuivre son soutien aux exportations marocaines vers le marché russe et de contribuer, aux côtés des professionnels, au programme de publicité afin de permettre aux agrumes marocaines de retrouver leur place dans le marché européen. Au niveau du marché national, l'Association a notamment demandé une étude sur les structures de commercialisation des agrumes en vue de leur réorganisation, une révision des textes législatifs organisant les marchés de gros et l'encouragement de la création des usines de jus dans le cadre de l'agrégation. Pour sa part, l'Office Régional de Mise en Valeur Agricole du Gharb (OMVAG) a mis en évidence les atouts de la région, notamment la disponibilité des terres adaptées à la culture des agrumes et le potentiel hydrique dans la région du Gharb. Toutefois, l'Office a fait état de contraintes dont les plus importantes sont l'absence des unités de conditionnement et de conservation, la stagnation des eaux particulièrement lors des périodes de pluies et le vieillissement des arbres. 33 pc des superficies cultivées dans la région du Gharb, selon l'office, ont plus de 35 ans. Les perspectives d'avenir dans le cadre du plan Maroc-Vert repose sur une approche intégrée qui prend en considération les potentialités naturelles de la région, la disponibilité des eaux d'irrigation et l'extension des terres réservées à l'agriculture, indique l'ORMVAG. Le programme agricole régional prévoit, notamment, la mise à niveau du secteur des agrumes dans le cadre d'une convention de partenariat entre le gouvernement et les professionnels, l'organisation des producteurs, le remplacement des vieilles plantations, la création d'unités de conditionnement et l'adoption d'une nouvelle approche pour l'encadrement des producteurs, ajoute l'Office. Des exposés ont été également faits, au cours de cette journée, sur le processus d'agrégation et les différentes méthodes de lutte naturelles et chimiques contre la pourriture des agrumes et les maladies qui attaquent les fruits ainsi que sur les meilleurs procédés dans ce domaine notamment l'utilisation de nouveaux porte-greffes plus résistants aux virus.