L'énergie constitue le pivot central du partenariat euro-méditerranéen pour renforcer la sécurité énergétique, la compétitivité et la viabilité de la région, sur la base notamment, de marchés de l'énergie compétitifs, stables, équitables et transparents et d'une intégration judicieuse des économies qui prendrait en compte les besoins de tous les pays concernés, a affirmé la ministre de l'énergie, des mines, de l'eau et de l'environnement, Mme Amina Benkhadra. La ministre qui intervenait, dimanche à Alger, lors de la première réunion du conseil ministériel du projet d'intégration progressive des marchés de l'électricité de l'Algérie, du Maroc et de la Tunisie dans le marché intérieur de l'électricité de l'Union européenne, a relevé dans ce sens que la viabilité environnementale, la coopération technologique et le développement socioéconomique, restent une priorité du partenariat euro-méditerranéen de l'énergie. Mme Benkhadra, qui était accompagnée du président du Directoire de l'Agence marocaine de l'énergie solaire, M. Mustapha Bakkoury, de ses proches collaborateurs et du chargé d'affaires auprès de l'ambassade du Maroc à Alger, M. Hassan Naciri, a souligné la nécessité de renforcer le partenariat euro-méditerranéen par le dialogue stratégique sur la politique énergétique entre les partenaires euro-méditerranéen, en particulier dans le contexte actuel où la demande mondiale d'énergie s'accroît et où les prix des marchandises, des biens et des services sont caractérisés par l'instabilité notable dans le secteur de l'énergie. La coopération étroite dans les activités de partenariat euro-méditerranéen doit permettre de mettre en oeuvre des réformes du marché de l'énergie et assurer une harmonisation progressive des cadres législatifs, réglementaires et institutionnels dans le domaine de l'énergie, entre les pays partenaires euroméditerranéen, afin de créer à long terme un marché commun euro-méditerranéen de l'énergie, a noté la ministre. Parmi les objectifs cibles de cette coopération, Mme Benkhadra a mis l'accent sur l'adoption de stratégies, de politiques et de systèmes qui soient davantage axés sur une énergie durable, en favorisant les économies d'énergie et l'efficacité énergétique, à travers le développement des sources d'énergie renouvelable et des autres sources d'énergie sobres en carbone, accordant ainsi une grande attention à la protection de l'environnement. La ministre é également souligné la nécessité de mettre en place des cadres permettant d'améliorer le climat des investissements, notamment pour garantir la diversification des sources d'énergie, renforcer les interconnexions électriques et gazières, faciliter le déploiement de technologies dans le domaine de l'efficacité énergétique et de favoriser les meilleurs pratiques à cet égard. +L'expansion spatiale des interconnexions permettra la création d'un véritable marché maghrébin de l'électricité+. Evoquant la création d'un espace énergétique euro-méditerranéen, Mme Benkhadra a relevé que l'intégration progressive des marchés d'électricité de l'Algérie, du Maroc et de la Tunisie dans le marché intérieur de l'électricité de l'UE s'inscrit déjà dans une dynamique dont les interconnexions existantes constituent des jalons importants. L'expansion spatiale de ces interconnexions et leur renforcement au niveau national et transnational, permettront au Maghreb interconnecté de dépasser le stade actuel des secours mutuels instantanés pour créer un véritable marché maghrébin et développer des accords commerciaux à plus long terme vers l'Europe, a encore souligné la ministre. Mme Benkhadra a rappelé, dans ce sens, que les liaisons intermaghrébines et leurs interconnexions à l'Europe via le câble Maroc-Espagne, fonctionnent depuis de nombreuse années et ont permis d'organiser l'entretien des réseaux, de les sauvegarder par les délestages de solidarité et d'harmoniser les règles d'exploitation entre les dispatchings et la mise en place de procédures pour l'échange d'informations techniques nécessaires au bon fonctionnement des réseaux synchrones.
Abordant la demande énergétique et particulièrement électrique dans les pays du Maghreb qui devra connaître un accroissement de 6 à 7 pc à l'horizon 2020, la ministre a mis l'accent sur l'impératif de construction de nouvelles capacités de production qui doivent intégrer la dimension d'intégration aux marché maghrébin et européen pour bénéficier des effets d'échelle, optimiser les choix stratégiques et disposer de réserves conséquentes. Les énergies renouvelables, notamment le solaire et l'éolien dont le potentiel est considérable dans notre région, vont prendre une part grandissante dans le bouquet électrique, a-t-elle noté. Concernant le Maroc, la ministre a souligné que la demande en électricité implique le triplement des capacités installées actuellement à l'horizon 2020, notant dans ce cadre que la part des projets électriques d'origine solaire, éolienne et hydraulique, vont représenter 42 pc de la puissance installé en 2020 contre 33 pc aujourd'hui. L'Algérie et la Tunisie, a-t-elle ajouté, poursuivent le même objectif de développer leur potentiel en ressource renouvelable. L'ambition commune des trois pays d'insérer ces nouvelles capacités dans le projet solaire méditerranéen et plus largement dans l'initiative DESERTEC, pour à la fois répondre à la demande intérieure et participer à l'exportation de l'électricité "vert" vers l'Europe, demande dès maintenant une collaboration étroite entre les trois pays, a noté la ministre. +Les échanges électriques transfrontaliers ne dépassent guère aujourd'hui 01 pc de la consommation de chacun des trois pays+. Le développement des capacités de production électrique et le renforcement des interconnexions sont favorables pour accélérer les échanges électriques transfrontaliers, qui ne dépassent guère aujourd'hui 1 pc de la consommation de chacun des trois pays en l'occurrence l'Algérie, le Maroc et la Tunisie, a fait remarquer la ministre. Pour remédier à cette situation, due en grande partie à l'étroitesse et au cloisonnement des marchés électriques de ces pays, ainsi qu'à la disparité de leur fonctionnement, Mme Benkhadra a proposé au conseil ministériel d'oeuvrer pour mettre en place les moyens à même de permettre de franchir, par étapes, les obstacles qui s'opposent à l'émergence d'un marché commun électrique maghrébin en vue de son intégration au marché intérieur de l'électricité de l'Union européenne. Elle a, dans ce sens, souligné la nécessité d'harmoniser les cadres législatif et réglementaire du secteur électrique des trois pays, dynamiser le rôle des interconnexions pour réduire la pointe globale des trois réseaux, optimiser la réserve globale de la région et mettre en service d'unités plus puissantes outre l'intensification des échanges sur la réglementation entre les trois pays et l'Union européenne. Conscient de l'importance vitale de l'intégration du Maghreb et de la construction de l'espace euro-méditerranéen pour faire de la Méditerranée une zone de paix et de prospérité partagée, le Maroc est partie prenante à toute initiative qui favorise leur émergence, a affirmé la ministre. Outre Mme Benkhadra, la réunion du conseil ministériel du projet d'intégration progressive des marchés de l'électricité de l'Algérie, du Maroc et de la Tunisie dans le marché intérieur de l'électricité de l'UE, s'est déroulée en présence des ministres de l'énergie d'Algérie et de Tunisie, du Commissaire européen à l'énergie et des représentants de la Mauritanie et de la Libye, en tant qu'observateurs.