Les jeunes mousquetaires du groupe musical amazigh "Saghru Band" ont donné, mardi soir à Errachidia, le coup d'envoi à la cinquième édition du festival culturel de la capitale du Tafilalet. Leur musique, caractérisée par ce style bien singulier, dit "Amun" (unité), a épaté le public présent et semé le bonheur dans la place Hassan II. Quant aux rythmes choisis, ils ont embaumé cette douce soirée d'allégresse et de joie, tellement fondés sur des registres variés. L'envoutante voix de Nba, leader du groupe, les douces vibrations vocales de Khalid ainsi que ce voyage musical de Fouad font joindre l'utile à l'agréable, en agrémentant cette édition de leurs airs amazighes des espaces vastes et désertiques du sud-est. Fort d'une synergie artistique, les chevaliers du Saghru ont ainsi puisé dans leur répertoire "Atbir" (Pigeon), mais aussi dans celui d'autres chanteurs connus et reconnus tels Idir (vava inova) ou d'autres groupes comme celui du Rif Ithran avec "Iwchichem babam" (c'est ton père qui t'a offert). Auparavant, les grandes artères de la ville ont vibré au rythme d'un magnifique carnaval d'arts populaires, avec la participation de plusieurs troupes populaires locales telles Gnaoua, Ahidous Aboudhar et Jorfi, mais aussi de jeunes de la majorette. Haut en couleurs et plein de joie et d'allégresse, ce tableau a été un véritable miroir, à travers lequel les organisateurs ont voulu présenter un menu riche et varié, sur le plan culturel et artistique, mais aussi cette variété linguistique et coutumière. Conçu et préparé par des potentialités artistiques locales, en l'occurrence les associations de théâtre de la province, le carnaval a été aussi une occasion pour mettre en avant une culture marocaine plurielle dont les composantes (musulmane, arabe, amazighe, juive, africaine..) s'expriment aussi artistiquement à travers les arts, les rythmes, les chants, les traditions...etc. La soirée, qui a été marquée par la présence du gouverneur de la province d'Errachidia, M. Abdellah Amimi, s'est poursuivie par la prestation de trois chanteurs populaires, à savoir Zina Daoudia, le chanteur amazigh Mustapha Oumguil et l'artiste Aïcha Tachinwit. Daoudia a électrifié le public qui a chanté avec elle toutes ses chansons, dans un feed-back motivant. Grâce à sa voix ensorcelante, elle a pu attirer vers elle les jeunes présents à la place Hassan II, l'érigeant en une chorale intéressante. Même ambiance régna avec la prestation de Aicha Tachinwit et Mustapha Oumguil qui ont semé la vivacité et la dynamique au sein du public, les couleurs des costumes et les danses rythmées ont marqué leur interprétation d'une empreinte particulière et ont fait de la première journée un véritable succès. D'ailleurs, les organisateurs n'ont pas omis leur satisfecit quant au succès de cette première journée, marquée par un flux massif des populations, venues de toutes les villes et zones d'Errachidia. "Le défi de réussir l'ouverture du festival a été relevé et nous espérons que les choses aillent dans ce sens, pour ce qui en reste", a indiqué Said Karimi, directeur du festival. Beaucoup d'artistes peintres locaux, dont Said Njima et Rachid Adidou, ont exposé, dans ce cadre, leurs oeuvres d'art dans la salle de Palestine, offrant à cette cinquième édition une dimension artistique certaine. Quant à la dimension sociale et associative, elle s'est exprimée à la faveur de cette exposition de produits terroir, qui a vu les associations de développement dans la province étaler leurs productions typiques et entamer le processus de commercialisation.