Vendredi 12 avril, en marge de la séance d'ouverture de la session du printemps du Parlement, le Secrétaire Général du Parti de l'Istiqlal, M. Nizar Baraka, s'est réuni avec les membres du groupe istiqlalien au sein de la première Chambre. Cette rencontre a été l'occasion d'apporter des éclaircissements édifiants concernant la crise politique consécutive aux propos de l'ancien chef du gouvernement, M. Abdelilah Benkirane, et les tergiversations qui s'en sont suivies au sein du PJD, en particulier, et au sein de la majorité gouvernementale, en général. Afin d'évacuer tout équivoque concernant les intentions de l'Istiqlal, M. Baraka a déclaré d'emblée: " En demandant l'application de l'article 103 de la Constitution pour lier le vote du projet de Loi-cadre sur l'éducation à un vote de confiance du parlement en l'Exécutif, nous avons clairement signifié que notre intention n'était nullement de renverser le gouvernement. Car sinon et si telle était notre volonté, c'est l'application de l'article 105 relatif à la motion de censure qui aurait été invoquée». M. Baraka a ensuite réaffirmé les motivations du Parti de l'Istiqlal en précisant : «Notre démarche qui s'inscrit en droite ligne de notre positionnement politique en tant que parti d'opposition prônant une approche nationaliste, morale et édifiante, avait pour principal objectif d'éprouver l'aptitude de ce gouvernement à contrôler sa majorité en vue de mener les grandes réformes que les Marocains attendent depuis longtemps. C'est une démarche critique certes, mais qui a pour principale motivation de défendre les intérêts des Marocains contre les atteintes répétées à leur pouvoir d'achat. Notamment en proposant des alternatives tangibles et crédibles en vue de préserver la cohésion sociale». A ce propos, le Secrétaire Général n'a pas manqué de rappeler que plusieurs chantiers législatifs sont actuellement en suspens dont notamment les projets de loi organique relatifs au caractère officiel de l'amazigh et au Conseil national des langues et de la culture, ou encore le projet de loi-cadre sur la réforme du système éducatif qui a suscité une controverse au sein des composantes de la coalition gouvernementale. Dans ce sens, il a indiqué que l'Istiqlal ne veut surtout pas contribuer à un environnement d'instabilité, mais préfère, en sa qualité de parti de l'opposition, maintenir la pression en vue d'inciter le gouvernement à plus de célérité dans le parachèvement de ses engagements. De la même manière, le parti ne veut pas s'engager dans des joutes verbales et des guerres de communication portant atteinte aux partis politiques ou aux personnes. Ceci étant dit, M. Nizar Baraka est revenu sur les derniers faits marquants de la scène politique, à savoir la session extraordinaire du parlement qu'il a qualifiée de décevante. «Le dossier le plus important était la loi-cadre sur l'éducation qui a engendré de graves divergences, avant que les diverses composantes politiques du pays, dont l'Istiqlal, ne parviennent à un compromis. Mais à la dernière minute, ce compromis a été remis en question par les composantes de la majorité, provoquant le report à trois reprises des travaux de la commission, ce qui a vidé les travaux de cette session extraordinaire de tout sens». M. Nizar Baraka a profité de l'occasion pour rappeler les constantes de l'Itsiqlal sur ce dossier. «Notre parti n'a ménagé aucun effort pour défendre la gratuité totale de l'enseignement public. Il a également réussi à obtenir le retrait du principe de contractualisation pour l'emploi des enseignants. Et enfin pour la promotion de l'égalité des chances entre Marocains et la préservation de l'école en tant qu'espace de coexistence. Ceci en vue d'évacuer toutes les causes qui peuvent engendrer une société fissurée», a-t-il conclu. Samir ZERRADI