Sa sainteté le Pape François a rencontré, samedi, un groupe de migrants d'Afrique subsaharienne en situation régulière, au siège de l'association caritative Caritas Maroc à Rabat. Prenant la parole devant l'assistance, le souverain pontife a souligné qu'"on ne peut pas penser des stratégies de grande portée, capables de donner la dignité, en se limitant à des actions d'assistance envers le migrant". "Ici il y a un chemin à faire ensemble, comme de vrais compagnons de voyage, un voyage qui nous engage tous, migrants et autochtones, dans l'édification de villes accueillantes, plurielles et attentives aux processus interculturels, des villes capables de valoriser la richesse des différences dans la rencontre de l'Autre", a-t-il relevé, estimant que beaucoup parmi ces migrants peuvent témoigner personnellement combien un tel engagement est essentiel. Le Pape François a en outre souligné que "nous sommes tous impliqués dans cet engagement, de façons diverses, mais tous impliqués, et nous sommes tous nécessaires pour garantir une vie plus digne, sûre et solidaire". Il a dans ce contexte formé le vœu de voir émerger "des alliances capables de dégager des espaces où accueillir, protéger, promouvoir et intégrer. "En définitive, des espaces où donner de la dignité", a dit le chef de l'Église catholique. Le souverain pontife a rappelé la tenue de la Conférence Intergouvernementale de Marrakech qui a adopté le Pacte mondial pour une migration sûre, ordonnée et régulière, "un important pas en avant pour la communauté internationale qui affronte pour la première fois au niveau multilatéral le thème dans un document d'importance". Par la même occasion, l'Archevêque de Tanger, Mgr Santiago Agrelo Martinez a eu une pensée pour les difficultés rencontrées par les migrants qu'il a présentés comme "des hommes, des femmes et des enfants subsahariens et maghrébins, privés de ressources, manquant d'opportunités, experts en souffrances". "Le migrant pauvre ne revendique pas de droits, mais il en a. Il ne réclame pas justice, mais elle lui est due", a-t-il fait observer, notant que "c'est comme si dans son dénuement, il demandait seulement la permission de vivre; c'est comme s'il voulait seulement nous dire qu'il existe, qu'il est là, et qu'il aspire à notre proximité, à la chaleur de notre regard".