Le Maroc s'engage corps et âme aux côtés de l'Afrique qui le lui rend bien. Son élection, vendredi dernier, au Conseil de paix et de sécurité (CPS) de l'Union africaine, exprime en effet le soutien de la communauté africaine au retour du Maroc à sa famille institutionnelle, opéré il y a juste une année. Elle constitue aussi un grand coup que le Maroc a frappé face aux adversaires de son intégrité territoriale, le CPS étant une instance centrale de l'UA au sein de laquelle l'Algérie a toujours manœuvré pour nuire aux intérêts du Royaume. Outre le nombre de voix obtenu (39 voix, soit plus des deux-tiers requis), l'exploit de la diplomatie marocaine réside aussi dans l'évincement de l'Algérie qui, sentant le vent souffler en sa défaveur, a retiré sa candidature trois jours avant le vote et dans le revirement de position du bloc qui avait voté contre le retour du Maroc à l'UA et qui a préféré s'abstenir cette fois-ci. Le Maroc conforte ainsi sa position et commence à récolter les fruits de sa vision stratégique africaine. Il prendra place au sein d'une plateforme dont la mission est des plus délicates, soit la promotion de la paix, la sécurité et la stabilité selon les principes du règlement pacifique des conflits. Une mission hautement stratégique et déterminante pour un continent qui cherche à asseoir les bases solides du progrès économique et social et qui ne peut plus tolérer la manipulation et l'exploitation des structures de son instance continentale pour servir l'illégalité, atteindre à l'intégrité des Etas souverains et dûment constitués et semer la division dans le continent. L'avènement du Maroc au sein du CPS ne manquera pas d'imprégner le Conseil par un nouveau dynamisme et, surtout, par une méthodologie pratique compte tenu de l'expérience reconnue du Maroc dans les opérations de maintien de la paix et de son expérience diversifiée dans le domaine de la prévention des conflits et dans la gestion des crises. Au niveau de la question du Sahara, la donne va devoir changer puisqu'on assistera sûrement à l'introduction des mises au point nécessaires et au recadrement des rapports biaisés rédigés par le président du CPS, l'algérien Smail Chergui, et qui s'inscrivent dans un travail de sape méthodique mené jusqu'ici contre du Maroc. Jamal HAJJAM