Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.
Des 3 millions de plants de palmier-dattier programmés à l'horizon 2020, seulement 1,8 million ont été plantés Le Maroc toujours obligé de recourir aux importations pour couvrir 30% de ses besoins
C'est sous le thème « La valorisation des dattes, une plus-value pour l'économie des oasis » que s'est tenue, tout récemment, à Erfoud, la huitième édition du Salon international des dattes (Sidattes). Et la journée scientifique et technique traditionnellement organisée, en marge de ce salon, et animée par des experts nationaux et internationaux, avait à débattre de la corrélation entre la valorisation des dattes et l'économie oasienne. Il est vrai que la filière phoenicicole s'est relativement développée ces dernières années. Moyennant un coût d'investissement de 7,6 Milliards de dhs, la filière s'est dotée d'un contrat programme signé en 2010 entre le gouvernement et Fédération Interprofessionnelle Marocaine des Dattes et visant la réhabilitation et la reconstitution des palmeraies existantes et la création de nouvelles plantations, à l'extérieur des palmeraies dans la perspective d'atteindre une production en dattes de 160.000 tonnes en 2020 et un patrimoine qui devrait être augmenté de 3 millions de palmiers dattiers supplémentaires. Toujours est-il qu'à presque deux années de cette échéance deux chiffres sont à retenir. D'abord, la plantation, dans le cadre du Plan Maroc Vert, de 1,8 million de palmiers dattiers sur les trois millions programmés. Soit un taux de réalisation de 60%. Et ensuite, la production nationale, à l'image de cette année, tourne au tour de 112.000 tonnes contre 128.000 tonnes lors de la campagne précédente. Du coup, le Maroc dont la consommation annuelle de dattes par habitant se chiffre à 3,25 kg, est bien obligé de recourir aux importations pour couvrir 30% des besoins de son marché domestique. Soit l'équivalent d'une moyenne qui tourne autour de 50.000 tonnes. Parallèlement, et de l' avis de nombreux experts, la filière a tout intérêt à être mieux valorisée, que ce soit au niveau de l'amont ou de l'aval moyennant une certaine amélioration des conditions de production, une meilleure valorisation des productions à travers la mise en place d'unités de stockage et de conditionnement. En plus d'une amélioration des conditions de commercialisation et un plus large encadrement de petits fellahs au sein de coopératives et de Groupements d'Intérêt économique. Les catégories de qualité moyenne à faible représentent près de 64% de l'offre D'autant plus que d'une part, en termes de potentiel, l'investissement dans la filière peut s'avérer intéressant tant que le marché national est à même d'absorber l'offre de variétés communes qui sont relativement à bon prix et tant que des variétés à très haute valeur ajoutée comme le Majhoul, sont très prisées sur le marché international et une demande assez conséquente se manifeste déjà au niveau de certains marchés extérieurs à l'image de la France et l'Allemagne. Et d'autre part, en termes de production, la ventilation de l'offre globale, telle que opérée par l' ANDZOA (Agence Nationale des Zones Oasienne et de l'Arganier ), montre que « la part des catégories des dattes de qualité extra et première répondant aux attentes du consommateur exigeant, atteint à peine 36% de l'offre totale. Les catégories de moindre qualité ou de qualité moyenne à faible représentent quant à elles, près de 64% de l'offre et sont, généralement, soit autoconsommées, soit dirigées vers des marchés moins exigeants ce qui laisse ainsi échapper une plus-value précieuse pour l'économie oasienne. Elles risquent même de ne plus trouver de place sur le marché national qui, encadré par des normes nationales et des standards d'importation, évolue vers des produits mieux valorisés ». Pour l' ANDZOA, il est donc opportun que des efforts soient consentis pour améliorer une partie de la catégorie des dattes de qualité moyenne pour la rehausser vers les catégories première ou extra et en même temps valoriser les dattes de qualité faible en leur procurant des possibilités transformation en produits dérivés de haute valeur ajoutée dans des unités agroindustrielles. En attendant, la filière phœnicole qui représente l'ossature des économies oasiennes - principalement localisées dans les régions de Drâa-Tafilalet, l'Oriental, Souss-Massa et Guelmim-Oued Noun procure 40% à 60% du revenu agricole pour plus de 2 millions de Marocains, et fournit chaque année environ 3 millions de journées de travail aux populations locales. A préciser que la composition variétale du patrimoine phœnicicole marocain est caractérisée par l'existence d'une multitude de variétés dont une large part est constituée de khalts (47,7%). Et parmi les variétés relativement intéressantes se trouve notemment le Mejhoul (0,3%), le Boufeggous (12,2%), le Bouskri (2%) et le Jihel (12%). N. BATIJE