La compétitivité de l'économie marocaine est tributaire de la valorisation du capital humain et de la promotion du système éducatif. C'est ce qui ressort d'une nouvelle étude réalisée par OCP Policy Centre en partenariat avec la Commission économique des Nations Unies pour l'Afrique et l'Université Mohammed V de Rabat. Intitulée : « Equilibres externes, compétitivité et processus de transformation structurelle de l'économie marocaine », l'étude, présentée mardi àCasablanca, souligne qu'il est primordial d'orienter les profits vers les investissements en industrie tout en renforçant la qualification moyenne de la main d'oeuvre marocaine. Cette étude, ponctuée par la participation de 25 experts marocains et étrangers, vise l'examen et la compréhension des difficultés qu'éprouve l'économie marocaine en termes de compétitivité et de production à travers trois axes de recherche, dont le commerce extérieur et la transformation structurelle de l'économie marocaine, les effets des investissements directs étrangers sur les structures de l'économie marocaine et le désalignement du taux de change. Pour Lahcen Oulhaj, responsable du Laboratoire d'économie appliquée de la Faculté des sciences juridiques, économiques et sociales de l'Université Mohammed V de Rabat, ces trois axes de recherches devrait apporter quelques éléments d'appui supplémentaire aux policy-makers pour une meilleure identification des défaillances des marchés au Maroc. Cette enquête ambitionne également de renforcer l'orientation récente du pays en matière de diversification des exportations et de politique industrielle, a-t-il noté. Le niveau de compétitivité d'une économie et la cadence de son processus de transformation structurelle ressortent généralement à travers une lecture approfondie des principaux blocs des comptes extérieurs, a fait remarquer de son côté Mohamed Berrada, universitaire et président du centre Links. L'étroite relation entre la compétitivité d'une économie et son processus de transformation structurelle constitue un élément capital à prendre en considération lors de la mise en place des politiques économiques structurelles, a-t-il relevé, mettant l'accent sur l'importante d'ouvrir le débat sur les difficultés que connait le Maroc en termes de compétitivité en raison du déficit de la balance commerciale et le manque de l'évolution des exportations dans certains secteurs. "On dit souvent que la formation des jeunes n'est pas adaptée avec les besoins de l'économie marocaine, alors que le problème majeur c'est que notre économie ne s'est pas suffisamment restructurée pour créer des emplois compatibles avec les formations offertes par les universités marocaines", a dit M. Berrada. Soulignant la nécessité d'investir dans le savoir et les nouvelles technologies pour accompagner l'évolution constante du secteur industriel, M. Berrada a émis le souhait de voir cette étude contribuer à l'élaboration d'une stratégie à long terme de promotion de l'éducation et de la compétitivité économique.