À l'heure actuelle, la part de jeunes et d'enfants dans la population croît moins rapidement que celle des personnes âgées de plus de 65 ans. Le taux de croissance des jeunes est particulièrement élevé en Afrique et dans certaines parties de l'Asie et de l'Amérique latine. La proportion de personnes âgées est la plus élevée en Europe et dans d'autres pays développés, comme le Japon, ce qui montre que la transition démographique s'y est enclenchée plus tôt. Ces chiffres viennent d'être soulevés lundi par la Commission de la population et du développement relevant de l'ONU à l'occasion de sa cinquantième session tenue sous le thème : « Évolution de la structure par âge de la population et développement durable ».Cette session d'une semaine est l'occasion de débattre et de parvenir à un accord sur les questions de population. « Comprendre les tendances démographiques est essentiel pour promouvoir le développement durable dans l'intérêt de tous », a fait savoir Maria Luiza Ribeiro Viotti, Chef de cabinet du Secrétaire général de l'ONU. Autres indicateurs évoqués concernant la population mondiale, le nombre des individus âgés de 65 ans ou plus devrait être multiplié par 2,6 entre 2015 et 2050 pour passer de 608 millions à près de 1,6 milliard. Bien que le nombre de jeunes âgés de 15 à 24 ans dans le monde ait augmenté pour atteindre aujourd'hui environ 1,2 milliard, leur part dans la population mondiale devrait diminuer lentement et passer d'un peu plus de 16% aujourd'hui à moins de 14% en 2050. « Le vieillissement de la population et le déclin démographique sont devenus les questions clefs pour un nombre croissant d'États », a précisé Wu Hongbo. « Ces changements sont reflétés dans le Programme de développement durable à l'horizon 2030 », a ajouté Secrétaire général adjoint aux affaires économiques et sociales. Pour le Groupe des 77 et la Chine, la réalisation du droit au développement durable, « universel et inaliénable », est un préalable pour répondre aux besoins des populations. Le Groupe reconnaît le besoin d'intégrer dans les « dynamiques de planification de la population » l'analyse des changements de la structure par âge de la population et la disponibilité de données démographiques précises et fiables, surtout pour les pays les moins avancés (PMA) où les jeunes devraient représenter 25 à 30% de la population en 2060. Or ces pays continuent de montrer des carences dans le domaine de l'éducation, les filles continuant d'ailleurs de faire face à toutes sortes de discriminations. Evoquant les pressions sur les infrastructures des pays d'accueil des migrants, Saleh Bin Mohammad Al Nabit, ministre de la planification du développement et de la statistique du Qatar, a souligné, pour sa part, que la région arabe a connu une évolution importante en matière de population en raison notamment des conflits. Consciente du vieillissement de sa population, de ses faibles taux de fécondité, de ses nouveaux cadres parentaux et de la migration, l'Union européenne a reconnu cependant que cette situation exige des mesures d'adaptation et une solidarité intergénérationnelle en vue de garantir le bien-être de tous et une répartition équitable des ressources aujourd'hui et sur le long terme. Pour les pays les moins avancés (PMA), l'on souligne que, malgré les progrès, les taux élevés de fécondité et la baisse des taux de mortalité ont donné lieu à une démographie galopante qui ont la structure par âge la plus jeune au monde. La population de ces pays devrait passer de 954 millions de personnes en 2015 à 1,9 milliards en 2050 et à 3,2 milliards en 2100. Les jeunes devraient représenter 25 à 30% de la population en 2060. Néanmoins, ces PMA continuent de montrer des carences dans le domaine de l'éducation, les filles continuant d'ailleurs de faire face à toutes sortes de discriminations. Les PMA doivent alors investir massivement dans l'éducation pour préparer leur jeunesse à un monde « mondialisé », versé dans les technologies de l'information et des communications et jonché d'innovations économiques. Autre élément importent soulevé : une fille sur trois dans les pays en développement est mariée avant l'âge de 18 ans et au moins 215 millions à travers le monde n'ont pas accès à des méthodes modernes de planification familiale.