Du Pénélopegate, au childrengate, en passant par le costumegate et maintenant le cabinet noir imaginaire, qu'il accuse sans aucune preuve de vouloir sa peau, François Fillon s'est lui-même mis dans la boue jusqu'au cou. S'il tente contre vents et marais de maintenir la tête hors de l'eau, ses gesticulations avec une énergie désordonnée et irraisonnée, accentuent son enfoncement dans le marais. Au départ les affaires annonçaient une campagne difficile, et une lutte éreintante qu'il allait payer sur le plan physique, psychique, psychologique, familial, politique et national. En homme averti, en homme politique qui se prend pour le sauveur de la France, comment se fait-il qu'il n'a pas compris que la priorité était de sauver sa personne, sa famille et son parti en se retirant, comment il l'avait lui-même annoncé en cas de mise en examen. La politique est manifestement une drogue dure, son arrêt après une si longue durée est impossible, sauf que l'acharnement est toujours plus grave que l'arrêt. Mais il arrive parfois que l'inconscient l'emporte sur la conscience, la morale et l'éthique. C'est dommage pour ce grand pays, dont la course pour l'Elysée de 2017, restera comme une plaie ouverte de la politique.