La Chambre criminelle près l'annexe de la Cour d'Appel de Salé a repris, hier lundi, l'examen du procès des 23 prévenus mis en cause dans la tuerie de Gdim Izik, survenue en 2010 et ayant fait 11 morts et 70 blessés parmi les forces de l'ordre et quatre parmi les civils. La séance a été marquée par la diffusion de la vidéo relatant les faits reprochés aux accusés, ces derniers, ainsi que leurs avocats, s'étant d'ailleurs opposés au visionnage des crimes horribles et des comportements barbares pour lesquels ils sont poursuivis. Ce point litigieux fut longuement débattu au cours de cette séance et faute de pouvoir empêcher la Cour de diffuser les images de la boucherie de Gdim Izik, les avocats de la défense ont cherché à reporter une nouvelle fois le procès et demandé une expertise médicale sur leurs clients dont ils prétendent qu'ils auraient été torturés en cours de détention. Les 23 prévenus ont également refusé de coopérer avec le tribunal, ce qui semble relever d'un plan machiné par les polisariens de Tindouf et leurs parrains à Alger, afin de torpiller le déroulement du procès. Après que la Cour se soit assurée de l'identité des 23 accusés et de la présence et l'identité des témoins à charge et ceux de la défense, il fut procédé au passage en revue des pièces à conviction, à savoir la vingtaine d'armes blanches de différentes tailles utilisées pour égorger les 11 agents des forces de l'ordre saisies chez les prévenus, les talkies-walkies qui leur servaient à communiquer entre eux et coordonner leurs actes criminels, ainsi que les téléphones portables trouvés sur eux et qui comportent des messages compromettants. Lors de l'audience du 25 janvier 2017, le tribunal avait rejeté les demandes de mise en liberté provisoire soumises par la défense des accusés et décidé de reporter le procès à hier lundi 13 mars. La Cour a également rejeté la requête de forme ayant trait à la compétence de la juridiction, et décidé de soumettre les accusés en détention à une expertise médicale auprès de trois spécialistes. La juridiction a en outre décidé de convoquer les témoins dont la liste a été soumise par la défense ainsi que les rédacteurs des procès-verbaux de la Gendarmerie royale et refusé de convoquer le reste des témoins. Elle a aussi reporté l'examen des autres requêtes jusqu'à ce qu'il soit statué sur le fond de l'affaire. La quatrième audience du procès, qui a duré plus de 11 heures, avait été marquée par un vif débat juridique entre la défense des accusés et celle des victimes et le ministère public. Depuis son ouverture devant la Chambre criminelle près l'annexe de la Cour d'Appel de Salé le 26 décembre 2016, le procès est suivi par plusieurs associations de défense des droits de l'Homme et des ONG indépendantes nationales et internationales, avec une présence soutenue des familles des victimes.