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Interdiction de la confection et de la commercialisation de la burqa : Une décision controversée
Publié dans L'opinion le 13 - 02 - 2017

Elles portent un tissu faisant plus de quatre mètres, noir, couvrant leurs corps de leurs têtes aux pieds. Elles se disent libres, délivrées et émancipées. D'autres les contemplent, les décrivent comme des fantômes noirs, des ninjas, et voient le voile intégral comme un signe d'asservissement, de soumission et d'oppression direct à l'égard de la femme. Or, responsables de leurs choix et conscientes du discours dit moderniste et anti-fanatique qui les opposent, ces femmes se disent être voilées par pure conviction. Si c'est le cas, peut-on vraiment parler de soumission ?
Mais l'objet du débat n'est pas celui du message que le voile intégral pourrait transmettre, ou que si ce dernier est au profit ou non de l'émancipation de la femme; le débat, de nos jours, s'interroge sur la possibilité de son port dans l'espace public.
En effet, depuis le 9 Janvier, le Maroc a interdit la confection et la commercialisation de la burqa.
A cet égard, un communiqué a été envoyé à tous ses fabricants et revendeurs, leur interdisant formellement cette activité. Une décision qui a suscité une polémique entre les différentes tendances de la société marocaine. « Je ne comprends pas pourquoi les autorités publiques interdiraient la fabrication et la vente de la burqa, c'est une restriction grave de la liberté », confie Soumia, une femme portant le voile intégral. Elle ajoute : « Cette décision n'est toutefois pas très efficace, puisque la plupart des femmes, comme moi, cousons notre propre voile intégral». Si la jeune femme est contre le bannissement de la fabrication et de la vente de la burqa, en se basant sur l'aspect des droits humains, Mohammed, 30 ans, est contre la manière dont cette interdiction a été faite. Il énonce : « Les autorités ont donné aux personnes concernées un délai de 48 heures à compter de la date de réception dudit communiqué, pour se débarrasser de tous les stocks encore disponibles à la vente. C'est une démarche qui n'est point démocratique, puisque d'énormes sommes d'argent sont perdues ».
Est-on en train de suivre la France, la Belgique, les Pays-Bas et l'Autriche, qui souhaiterait notamment rejoindre ses pays voisins, dans leur interdiction de la burqa dans l'espace public ? Si ces derniers l'ont complètement banni par le biais de lois, le Maroc, lui, n'a prohibé que sa confection et sa vente, à travers une décision prise par le ministère de l'Intérieur. Et puis, si son interdiction dans ces pays européens est principalement due à sa contradiction avec les valeurs humaines, celles de la liberté et de la laïcité, et notamment à la sécurité; au Maroc, ce bannissement est dit faire purement partie des mesures sécuritaires. Mais l'est-il vraiment ?
Alors qu'il n y'a pas eu de déclarations officielles à ce sujet, la rue marocaine se fait beaucoup d'idées. Avec la montée de l'extrémisme, certains voient que c'est une décision bien réfléchie prise par l'Etat, dans la mesure où il y a bien des terroristes et criminels qui pourraient se cacher derrière le voile intégral. Ce dernier qui est perçu par ce camp comme un déguisement qui se situe bien loin de la foi, et qui pourrait servir à camoufler des actes inhumains. Noufissa, 22 ans, déclare : « Pour assurer la sécurité et l'ordre public, la police marocaine doit pouvoir identifier les individus. Avec le port de la burqa, cela est quasiment impossible, ce qui remet en question le port de la tenue».
D'autres voient le sujet d'une manière plus abstraite. Ils considèrent que la raison est bien évidemment sécuritaire, mais une sécurité contre non pas des personnes physiques portant une burqa, mais contre toute une idéologie basée sur des propos dogmatiques, extrémistes, voire même terroristes. « Déjà, la burqa ne fait pas partie de notre culture marocaine. Plus l'important, on n'importe pas seulement un habillement mais aussi des valeurs, des idées qui n'ont rien à avoir avec les Marocains. Nous sommes libres et ouverts d'esprit, alors que la burqa connote le radicalisme religieux, le taliban » : annonce Mohammed.
Loin de l'idéologie et de la sécurité, un autre camp parle de la dégradation, parfois l'impossibilité de la communication, causée par la burqa. « Je ne peux pas avoir des échanges avec une personne masquée », affirme Fatima, 49 ans. Le visage est alors dit être primordial pour la réussite de la communication, dans la mesure où la communication incorporelle est devenue vitale.
Malgré la diversité frappante des opinions sur l'interdiction de la confection et de la commercialisation de la burqa, et le débat polémique qu'il suscite, la décision est déjà prise. Doit-on attendre une loi interdisant le voile intégral ?


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