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Les trois grandes opportunités pour le Maroc sur le continent africain, selon McKinsey Global Institute: Accroître les débouchés commerciaux, densifier les liens économiques avec l'Afrique de l'Est et le Nigeria et renforcer la coopération technique
Publié dans L'opinion le 21 - 12 - 2016

La poursuite de l'essor africain recèle trois grandes opportunités pour le Maroc : celle d'accroître ses débouchés commerciaux, celle de densifier ses liens économiques avec l'Afrique de l'Est et le Nigeria, en forte émergence, et enfin, celle de renforcer la coopération technique en diffusant les bonnes pratiques du modèle marocain. Telle est, en tout cas, la principale conclusion tirée du rapport fraîchement publiée par McKinsey Global Institute, intitulée « Les Lions en mouvement II – Réaliser le potentiel économique de l'Afrique ».
L'Afrique devrait ainsi rester la deuxième région du monde en plus forte croissance d'ici la fin de la décennie, et selon les prévisions, les dépenses des ménages et celles des entreprises devraient y progresser de 1 600 milliards USD à horizon 2025. Pour McKinsey Global Institute, le Maroc devrait s'inscrire dans cette dynamique favorable, il est bien positionné pour tirer profit de cet essor, et qu'il pourrait notamment saisir trois grandes opportunités : L'occasion d'accroître ses débouchés commerciaux à l'export, de densifier ses liens économiques avec l'Afrique de l'Est et le Nigeria, et de renforcer sa coopération technique.
Pour ce qui est de la première opportunité, McKinsey fait montrer que l'accroissement des échanges intra-régionaux pourrait constituer une opportunité pour le Maroc d'accroître ses parts de marché à l'export, tant pour les biens que les services.
Concernant les produits manufacturés, le Maroc pourrait viser, en l'espace de dix ans, de faire passer ses exportations automobiles vers l'Afrique de 1,6 à 7 milliards de dirhams, ses exportations agroalimentaires de 1,4 à 5,9 milliards de dirhams, et ses exportations de matériel électrique de 1,5 à 4,5 milliards de dirhams. La consommation pour ces catégories de produits devrait être tirée surtout par deux segments, les consommateurs de classe moyenne mondiale et les consommateurs émergents, qui disposent d'un pouvoir d'achat discrétionnaire. Géographiquement, c'est au Nigéria et en Afrique de l'Est que ces segments connaîtront la croissance la plus rapide.
Pour les services, poursuit McKinsey, le Maroc dispose d'un avantage concurrentiel dans les activités financières et services professionnels, notamment à travers la plateforme Casablanca Finance City. Il pourrait mettre à profit, par exemple, l'essor attendu des produits d'assurance-vie dont la collecte serait susceptible de progresser de 20 milliards USD d'ici 2025, et les besoins de financement de projets, avoisinant les 150 milliards USD par an dans les infrastructures seules.
S'agissant de la seconde opportunité selon laquelle la poursuite de l'essor africain serait une opportunité pour le Maroc de densifier les liens économiques avec l'Afrique de l'Est et le Nigeria. « Le Maroc dispose traditionnellement en Afrique de liens économiques privilégiés avec l'Afrique de l'Ouest francophone, mais il devrait aussi raffermir ceux qu'il a commencé d'établir avec certain pays d'Afrique anglophone, en particulier le Nigéria et l'Afrique de l'Est ».
Première économie d'Afrique, le Nigéria devrait générer à lui seul 15 % de la croissance des dépenses de consommation du continent d'ici 2025, ainsi que 23 % de la croissance des dépenses des entreprises. L'Afrique de l'Est (Ethiopie, Kenya, Rwanda et Tanzanie) devrait afficher un dynamisme comparable.
« Deux vecteurs prioritaires peuvent aider le Maroc à conforter son rôle économique dans ces régions à haut potentiel, indique Yassir Zouaoui, directeur associé de McKinsey au bureau de Casablanca et co-auteur de l'étude. Il s'agit d'abord des champions nationaux devenus champions africains, en particulier dans les secteurs bancaire et de l'assurance, les télécoms et l'industrie, mais également l'agriculture et les fertilisants, critiques dans la transformation agricole de l'Afrique de l'Est. Ces champions pourraient jouer un rôle opportun de « tête de pont » en s'implantant dans ces zones ».
Le second vecteur d'importance est la logistique, commerciale et aérienne : il conviendrait notamment de renforcer les liaisons aériennes avec les principales métropoles d'Afrique de l'Est, comme Nairobi, Kigali ou Adis Abeba, qui sont en plein essor aujourd'hui, et d'envisager l'établissement de plateformes logistiques régionales à même de favoriser le commerce interrégional ».
Enfin, pour ce qui est de la dernière opportunité, le Maroc pourrait renforcer ses programmes de coopération technique, et apporter son expertise dans les domaines prioritaires pour le continent, tels les logements sociaux, l'électrification rurale, la formation professionnelle ou l'attraction d'investissements étrangers. « En définitive, il y a tout lieu de se réjouir des perspectives de croissance à long terme de l'Afrique. A l'heure où d'autres parties du monde, sur lesquelles le Maroc s'était beaucoup appuyé pour initier l'émergence, multiplient les signes d'un ralentissement prolongé, le Royaume dispose, grâce à la dynamique africaine, de réelles opportunités sur lesquelles s'appuyer afin de poursuivre sa trajectoire de développement », conclut M. Zouaoui.
A.CHANNAJE
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Maroc- Côte d'Ivoire
Asseoir un modèle de coopération sud-sud exemplaire
Par Samir LOTFY*
L'année qui s'achève aura été riche pour la Côte d'Ivoire sur le plan du renforcement des acquis démocratiques ainsi que du repositionnement du pays sur le plan international, notamment en termes de resserrement des liens de coopération bilatérale et multilatérale, prioritairement avec le Maroc.
Ainsi, l'un des événements majeurs ayant marqué la vie politique ivoirienne a été le passage triomphal du pays vers la 3ème République après l'adoption, à une majorité écrasante, d'une nouvelle Constitution, au terme de la consultation populaire du 30 octobre dernier, avec en perspective une série de nouveautés, dont la création d'un poste de vice-président, et la mise en place d'un Sénat, aux côtés d'autres mesures destinées à consolider l'édifice démocratique et assurer durablement la paix et la stabilité dans le pays.
Autre fait marquant, la tenue le 18 décembre courant des élections législatives. Un scrutin jugé crucial pour les formations politiques appelées à consolider leur position.
Sur le registre diplomatique, la Côte d'Ivoire a su consolider son positionnement sur l'échiquier international grâce à sa participation à de nombreux rendez-vous mondiaux de grande envergure et aux multiples déplacements à l'étranger du président Alassane Ouattara, entre autres, en France, au Canada et aux USA (15 septembre dernier), dans plusieurs pays de la sous-région ouest africaine, et en novembre dernier au Maroc dans le cadre de la COP22 à Marrakech.
Le déplacement dans le Royaume a offert l'occasion de resserrer la coopération bilatérale, d'autant que le Maroc et la Côte d'Ivoire partagent une même vision concernant plusieurs sujets stratégiques liés notamment à l'appui constant et inébranlable de la Côte d'Ivoire à la Marocanité du Sahara et aussi au retour du Maroc au sein de l'Union Africaine (UA), ou encore la lutte contre le terrorisme.
A ce sujet, le président Ouattara avait notamment souligné, le 18 juillet depuis Kigali au Rwanda, ''La place du Maroc est au sein de l'Union Africaine'', relevant l'apport considérable du Royaume en faveur de la ''sécurité et de la prospérité'' dans le continent.
Cette position a été réitérée, le 5 décembre courant, par le ministre ivoirien des Affaires étrangères par intérim, Amon Tanoh Marcel qui a réaffirmé le soutien de son pays au retour du Maroc au sein de la famille institutionnelle africaine.
Sur le plan sécuritaire, si la mission du contingent marocain sous la houlette de l'Opération des Nations Unies en Côte d'Ivoire (ONUCI) a pris fin, en juin dernier dans le cadre du départ annoncé de la mission onusienne en juin 2017, la coopération entre les deux pays demeure excellente et à la hauteur des ambitions du Maroc et de la Côte d'Ivoire de promouvoir la paix et la sécurité.
Il convient de rappeler, à ce propos, qu'au lendemain de l'attentat terroriste abject ayant frappé la cité balnéaire du Grand- Bassam, le Maroc a été le premier pays à avoir dépêché, sur Hautes instructions Royales, une équipe du Bureau Central des Investigations Judiciaires (BCIJ) pour accompagner et soutenir les autorités ivoiriennes dans le travail d'enquête qu'elles menaient sur ces actes terroristes, laquelle mission était conduite par le ministre de l'intérieur, Mohamed Hassad, accompagné du directeur général de la Direction de la Surveillance du Territoire (DGST) et de la Direction Générale de la Sûreté Nationale (DGSN), Abdellatif Hammouchi.
Toujours dans cette dynamique diplomatique, le renforcement de la coopération avec le Maroc dans divers domaines, figurent au premier rang des priorités des autorités ivoiriennes et ce, conformément à la volonté commune de SM le Roi Mohammed VI et du président Alassane Ouattara, d'asseoir un modèle de coopération sud-sud exemplaire et mutuellement avantageux pour les deux pays amis et frères de longue date.
Le Maroc, premier pays investisseur africain en Côte d'Ivoire
C'est dans ce cadre que le Maroc a participé à plusieurs rencontres et manifestations organisées dans la métropole économique ivoirienne, dont notamment la 2ème Foire Internationale d'Abidjan (FIA,24 mars-5 avril), et dont l'invité d'honneur a été le Maroc, et ce, en présence d'environ 36 entreprises marocaines leaders opérant dans les secteurs du BTP et matériaux de construction, les NTIC, le secteur pharmaceutique, la chimie et para-chimie, le textile et l'agroalimentaire.
Le ministre délégué chargé du commerce extérieur, Mohamed Abbou s'était félicité, à cette occasion, de la place du Maroc, classé en 2015 premier pays investisseur africain en Côte d'Ivoire, avec un investissement global d'environ 147 milliards de FCFA, soit environ 22,4 millions d'euros.
Les données fournies par Maroc Export révèlent, pour leur part, que les échanges commerciaux du Maroc avec la Côte d'Ivoire se sont multipliés par trois ces cinq dernières années, passant de 39,6 milliards de FCFA (60,4 millions d'euros) en 2010 à 121,92 milliards de FCFA (184,5 millions d'euros) en 2015.
La multiplication par Maroc Export des différentes missions organisées à Abidjan durant l'année 2016 a eu pour effet le renforcement du positionnement du Royaume en tant que premier investisseur africain dans la zone de la Communauté économique et monétaire des Etats de l'Afrique centrale et de l'Union économique et monétaire ouest-africaine et deuxième investisseur africain au niveau de tout le continent.
Sur le plan industriel, l'année 2016 a connu l'arrivée en Côte d'Ivoire de plusieurs entreprises marocaines notamment, dans le domaine pharmaceutique, avec l'installation prochaine des Groupe ''Cooper'' et ''Pharma 5'', ou encore la mise en place prochaine d'une unité industrielle de textile, fleuron d'un partenariat entre le groupe marocain SEFITA et son homologue ivoirien, SEIFA.
L'année qui tire à sa fin a aussi été riche en termes de promotion du partenariat entre la Banque Africaine de Développement (BAD) et le Maroc, notamment avec la première visite officielle dans le Royaume du président de cette institution, Akinuwumi Adesina (19 au 23 juillet), suivie d'une seconde visite lors de la COP22.
La capitale Abidjan a, en effet, abrité le 15 juillet dernier la cérémonie de signature d'un accord de prêt de 157 millions de dollars US de la BAD destiné à appuyer le secteur financier marocain.
Sur le plan environnemental, l'exemple éloquent de la coopération maroco-ivoirienne demeure le projet de Sauvegarde et de valorisation de la Baie de Cocody, piloté par la société d'Etat, Marchica Med, un éco-projet intégré et novateur.
Pour assurer l'aboutissement de ce projet, une table ronde des bailleurs de fonds a eu lieu, le 19 juillet à Abidjan, sous l'impulsion du Maroc, en vue de mobiliser des fonds nécessaires au financement du projet dans son intégralité.
L'intérêt tout particulier accordé à ce projet s'est traduit, en marge de la COP22 tenue à Marrakech, par l'audience accordée par le président ivoirien, au président du directoire de Marchica Med, Said Zarrou, une occasion pour mettre en avant l'état d'avancement des travaux de ce projet qui devra s'achever en 2020 et dont le montage financier est déjà ‘'bouclé''.
Autant d'acquis et de projets en commun qui montrent que le Maroc et la Côte d'Ivoire ont su développer un modèle de coopération sud-sud réussi, qui augure déjà d'un avenir prometteur et peut être généralisé dans la sous région comme à l'échelle de tout le continent africain.
*(MAP)
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Maroc- Sénégal
Une forte impulsion renouvelée pour un avenir prometteur
Par Abdellatif ABILKASSEM*
L'année 2016 a constitué un nouveau jalon des relations historiques, séculaires et distinguées liant le Sénégal et le Maroc et qui ne cessent de se consolider davantage au fil des ans.
Qu'il s'agisse de la politique, de la diplomatie, de l'économie, des liens religieux ou des prestations sociales solidaires, l'année 2016 a été l'occasion de préserver les acquis du passé et d'aborder sous de bons auspices l'avenir de ces liens exemplaires, consacrant ainsi la volonté des deux Chefs d'Etat, SM le Roi Mohammed VI et Son Excellence le président Macky Sall de faire de l'axe Rabat-Dakar un exemple à suivre en matière de relations Sud-Sud.
Fait saillant des relations diplomatiques entre les deux pays, la décision de SM le Roi Mohammed VI d'adresser, pour la première fois dans l'histoire, le discours historique commémorant le 41è anniversaire de l'épopée de la Marche Verte depuis la capitale sénégalaise Dakar, un geste fort en symbolique et valeurs traduisant la communion des deux peuples marocains et sénégalais et la convergence de vue des deux pays.
"J'ai aussi choisi le Sénégal au regard de la place particulière qu'il occupe en Afrique (...). A cela s'ajoutent les relations de fraternité, de solidarité et de communauté de destin, qui unissent, à travers l'histoire, les peuples sénégalais et marocain", avait indiqué le Souverain dans ce discours historique.
Le Président sénégalais Macky Sall avait estimé, de son côté, que «le fait d'avoir choisi un pays autre que le Maroc, un pays africain, aujourd'hui le Sénégal, pour y prononcer un discours historique traditionnel, est symbolique de la nature de la relation» entre le Maroc et le Sénégal, ajoutant dans une déclaration aux médias qu'il s'agit là d'«une marque d'amitié, une marque de confiance faite au peuple sénégalais».
Et comme à l'accoutumée, la particularité des relations maroco-sénégalaises sur le plan diplomatique a trouvé son écho en 2016 à travers l'appui du Sénégal au Royaume après l'annonce faite par le Souverain du retour du Maroc aux instances de l'Union africaine.
Le président sénégalais avait salué cette décision, affirmant dans ce sens « je fais partie des chefs d'Etat qui ont demandé au royaume de faire tout son possible pour rejoindre notre famille » africaine.
Ce soutien inconditionnel du Sénégal aux causes du Maroc ne date pas d'hier et ne reflète pas, non plus, une position de circonstance, mais fait partie des constantes de la politique extérieure sénégalaise, à travers les différents présidents qui se sont succédé à la magistrature suprême au pays de la Téranga, chose qui avait été d'ailleurs affirmée par le ministre des Affaires étrangères et des Sénégalais de l'Extérieur, Mankeur Ndiaye.
Il avait déclaré, il y a quelques mois, que les relations entre le Maroc et le Sénégal sont ''l'un des piliers fondamentaux de la stabilité de la diplomatie sénégalaise. C'est important et ça ne date pas d'aujourd'hui. Depuis le président Léopold Sédar Senghor, en passant par les présidents Abdou Diouf, Abdoulaye Wade et aujourd'hui le président Macky Sall''.
Outre le côté diplomatie, les liens religieux entre les deux pays se sont consolidés davantage en 2016 puisque le Maroc avait pris part à deux grands évènements religieux tenus au Sénégal, en l'occurrence le Magal de Touba de la confrérie mourides (20 novembre) et le Gamou (Aid Al Mawlid) 2016 organisé par la tariqa tijania (12 décembre).
La participation du Royaume à ces deux évènements a été largement saluée par les responsables des deux confréries. Elle exprime, en effet, la volonté du Royaume de promouvoir un islam tolérant à travers tout le continent. D'ailleurs, SM le Roi Mohammed VI, Amir Al Mouminine, veille lors de chaque visite royale au Sénégal ou dans un autre pays africain à accomplir la prière du vendredi dans ces pays et à faire don d'exemplaires du Saint Coran (Mushaf Al Mohammadi), démonstration, une fois de plus, des liens religieux profonds entre le Maroc et le Sénégal, mais également avec tout le continent.
Par ailleurs, la création de la Fondation Mohammed VI des Ouléma africains est une étape phare dans le processus de consolidation des liens religieux entre les deux pays, dont le conseil supérieur que SM le Roi Mohammed VI Amir Al Mouminine a présidé la cérémonie d'installation en juin dernier à Fès, comprend des Alem du Sénégal, qui contribueront sans nul doute à côté de leurs frères marocains et africains à faire répandre les vraies valeurs de l'Islam et en assurer la promotion à grande échelle.
Promouvoir un Islam tolérant
Des Alem, experts et responsables de confréries soufies au Sénégal avaient salué cette « initiative louable » dont les conséquences positives ne feront que servir l'Islam modéré.
D'autres l'ont qualifiée même d'"évènement phare" du 21è siècle en raison de la mission assignée à cette fondation, à savoir promouvoir un islam tolérant et « faire face aux thèses d'extrémisme, de repli sur soi et de terrorisme que certains pseudo-prédicateurs colportent au nom de l'Islam », comme l'a souligné SM le Roi dans son discours à l'occasion de la cérémonie d'installation des membres du Conseil supérieur de la Fondation Mohammed VI des ouléma africains.
Le volet économique n'est pas en reste dans le cadre de ces relations distinguées entre les deux pays frères. L'année 2016 a été marquée ainsi par la poursuite de l'action dans le cadre du groupe d'impulsion économique maroco-sénégalais créé en 2015 et la signature de plusieurs conventions de partenariat économique entre les secteurs public et privé et privé-privé des deux pays.
L'année 2016 a connu également l'organisation de plusieurs missions de prospection économique menées par Maroc-Export, dont la mission BtoB qui a constitué, selon ses initiateurs, une occasion propice pour mettre en avant les potentialités énormes offertes dans différents secteurs par les professionnels économiques marocains et sénégalais.
Etant donné que la promotion des économies des Etats africains dans le cadre d'une approche gagnant-gagnant constitue une partie intégrante de la politique extérieure du Royaume et nécessite, en conséquence, de consolider les actions sur le terrain et joindre l'acte à la parole, SM le Roi a lancé plusieurs projets au Sénégal qui consacrent le souci du Royaume de partager son expertise avec ses frères « sans arrogance, ni sentiment de colonisation » comme l'avait souligné le Souverain dans une interview accordée récemment à la presse malgache.
Plusieurs sont donc les domaines relatifs aux projets et initiatives que SM le Roi a lancés personnellement lors de Sa dernière visite au Sénégal en novembre dernier, comprenant le lancement du plan d'aménagement du poulpe au profit du Sénégal, d'un partenariat pour l'accompagnement de la petite agriculture et du milieu rural au Sénégal et du projet de création d'un Centre de formation dédié à l'entreprenariat, autant de projets consacrant l'engagement sans équivoque du Royaume en faveur d'une coopération Sud-Sud forte, agissante et solidaire.
Dans le sillage de cette dynamique multidimensionnelle qui a caractérisé les relations maroco-sénégalaises en 2016, le volet social et la dimension solidaire n'ont pas été négligés non plus, puisque le Souverain a procédé, lors de Sa dernière visite au Sénégal, à la remise d'un don de médicaments au profit du Conseil national sénégalais de lutte contre le SIDA, une nouvelle expression de la volonté de SM le Roi de contribuer à l'amélioration des conditions de santé et de vie des populations vulnérables et à la création des conditions nécessaires à la réalisation d'un développement humain durable.
Cette solidarité en matière de santé s'est manifestée également lors de la réunion de la commission mixte entre la Fondation Lalla Salma - Prévention et Traitement des cancers et la Fondation ''Servir le Sénégal'', présidée par Mme Marième Faye Sall, Première Dame de la République du Sénégal, les 13 et 14 juillet dernier à Dakar, une réunion au cours de laquelle le vice-président de la Fondation "Servir le Sénégal", M. Alioune Badara Sall s'est félicité du plein engagement de la Fondation Lalla Salma- Prévention et Traitement des cancers pour l'accompagnement du programme de lutte contre cette maladie dans son pays.
C'est dire que l'année 2016 n'a pas dérogé à la règle et a constitué un prolongement des relations maroco-sénégalaises et une nouvelle étape dans le processus de renforcement des liens bilatéraux que les leaders des deux pays envisagent de promouvoir constamment dans les différents domaines.
Concernant les produits manufacturés, le Maroc pourrait viser, en l'espace de dix ans, de faire passer ses exportations automobiles vers l'Afrique de 1,6 à 7 milliards de dirhams, ses exportations agroalimentaires de 1,4 à 5,9 milliards de dirhams, et ses exportations de matériel électrique de 1,5 à 4,5 milliards de dirhams. La consommation pour ces catégories de produits devrait être tirée surtout par deux segments, les consommateurs de classe moyenne mondiale et les consommateurs émergents, qui disposent d'un pouvoir d'achat discrétionnaire. Géographiquement, c'est au Nigéria et en Afrique de l'Est que ces segments connaîtront la croissance la plus rapide.
Pour les services, poursuit McKinsey, le Maroc dispose d'un avantage concurrentiel dans les activités financières et services professionnels, notamment à travers la plateforme Casablanca Finance City. Il pourrait mettre à profit, par exemple, l'essor attendu des produits d'assurance-vie dont la collecte serait susceptible de progresser de 20 milliards USD d'ici 2025, et les besoins de financement de projets, avoisinant les 150 milliards USD par an dans les infrastructures seules.
S'agissant de la seconde opportunité selon laquelle la poursuite de l'essor africain serait une opportunité pour le Maroc de densifier les liens économiques avec l'Afrique de l'Est et le Nigeria. « Le Maroc dispose traditionnellement en Afrique de liens économiques privilégiés avec l'Afrique de l'Ouest francophone, mais il devrait aussi raffermir ceux qu'il a commencé d'établir avec certain pays d'Afrique anglophone, en particulier le Nigéria et l'Afrique de l'Est ».
Première économie d'Afrique, le Nigéria devrait générer à lui seul 15 % de la croissance des dépenses de consommation du continent d'ici 2025, ainsi que 23 % de la croissance des dépenses des entreprises. L'Afrique de l'Est (Ethiopie, Kenya, Rwanda et Tanzanie) devrait afficher un dynamisme comparable.
« Deux vecteurs prioritaires peuvent aider le Maroc à conforter son rôle économique dans ces régions à haut potentiel, indique Yassir Zouaoui, directeur associé de McKinsey au bureau de Casablanca et co-auteur de l'étude. Il s'agit d'abord des champions nationaux devenus champions africains, en particulier dans les secteurs bancaire et de l'assurance, les télécoms et l'industrie, mais également l'agriculture et les fertilisants, critiques dans la transformation agricole de l'Afrique de l'Est. Ces champions pourraient jouer un rôle opportun de « tête de pont » en s'implantant dans ces zones ».
Le second vecteur d'importance est la logistique, commerciale et aérienne : il conviendrait notamment de renforcer les liaisons aériennes avec les principales métropoles d'Afrique de l'Est, comme Nairobi, Kigali ou Adis Abeba, qui sont en plein essor aujourd'hui, et d'envisager l'établissement de plateformes logistiques régionales à même de favoriser le commerce interrégional».
Enfin, pour ce qui est de la dernière opportunité, le Maroc pourrait renforcer ses programmes de coopération technique, et apporter son expertise dans les domaines prioritaires pour le continent, tels les logements sociaux, l'électrification rurale, la formation professionnelle ou l'attraction d'investissements étrangers. « En définitive, il y a tout lieu de se réjouir des perspectives de croissance à long terme de l'Afrique. A l'heure où d'autres parties du monde, sur lesquelles le Maroc s'était beaucoup appuyé pour initier l'émergence, multiplient les signes d'un ralentissement prolongé, le Royaume dispose, grâce à la dynamique africaine, de réelles opportunités sur lesquelles s'appuyer afin de poursuivre sa trajectoire de développement », conclut M. Zouaoui.


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