Selon le dernier rapport de McKinsey Global Institute sur les perspectives économiques de l'Afrique, le Maroc pourrait multiplier par quatre le volume de ses exportations automobiles vers le continent en une décennie. Le McKinsey Global Institute s'attend à un avenir radieux pour l'automobile marocain en Afrique. C'est du moins ce qui ressort de son dernier rapport sur les perspectives économiques de l'Afrique, intitulé «Les Lions en mouvement II – Réaliser le potentiel économique de l'Afrique». Cette étude ouvre une fenêtre sur les «trois grandes opportunités» que le Maroc peut tirer de l'essor africain. Pour le royaume, note le rapport, la croissance africaine est une occasion d'accroître ses débouchés commerciaux, densifier ses liens économiques avec l'Afrique de l'Est et le Nigéria et, enfin, renforcer la coopération technique en diffusant les bonnes pratiques du modèle marocain. L'accroissement des débouchés commerciaux profite à plusieurs secteurs, dont celui de l'automobile. «Concernant les produits manufacturés, le Maroc pourrait viser, en l'espace de dix ans, de faire passer ses exportations automobiles vers l'Afrique de 1,6 à 7 MMDH», estiment le McKinsey Global Institute, un think tank adossé au cabinet de conseil McKinsey. La hausse des ventes vers le continent viendra ainsi renforcer le volume global des exportations de ce secteur dont le volume s'est établi à 50 MMDH en 2015, soit une augmentation de 20% par rapport à 2014. Avec les arrivées continues des grands constructeurs mondiaux, le royaume a en effet de belles perspectives dans ce secteur sur le continent, à l'image de plusieurs autres pays africains, comme l'Afrique du Sud, l'Egypte ou encore le Nigéria. Marchés potentiels En dehors de l'automobile, le rapport prévoit également une hausse des exportations agroalimentaires du Maroc vers le reste du continent. Celles-ci pourraient passer, en une décennie, de 1,4 à 5,9 MMDH, alors que celles pour le matériel électrique atteindraient 4,5 MMDH, contre 1,5 actuellement. «La consommation pour ces catégories de produits devrait être tirée surtout par deux segments, les consommateurs de classe moyenne mondiale et les consommateurs émergents, qui disposent d'un pouvoir d'achat discrétionnaire. Géographiquement, c'est au Nigéria et en Afrique de l'Est que ces segments connaîtront la croissance la plus rapide», résume un communiqué de McKinsey & Company au Maroc. Autres opportunités La même source s'attend aussi à une densification des liens économiques avec l'Afrique de l'Est et le Nigeria. «Deux vecteurs prioritaires peuvent aider le Maroc à conforter son rôle économique dans ces régions à haut potentiel. Il s'agit d'abord des champions nationaux devenus champions africains, en particulier dans les secteurs bancaire et de l'assurance, les télécoms et l'industrie, mais également l'agriculture et les fertilisants, critiques dans la transformation agricole de l'Afrique de l'Est», indique Yassir Zouaoui, directeur associé de McKinsey au bureau de Casablanca et coauteur de l'étude. Selon lui, ces champions pourraient jouer un rôle opportun de «tête de pont» en s'implantant dans ces zones. Quant au second vecteur d'importance, il s'agit de la logistique, commerciale et aérienne: «il conviendrait notamment de renforcer les liaisons aériennes avec les principales métropoles d'Afrique de l'Est comme Nairobi, Kigali ou Addis-Abeba, qui sont en plein essor aujourd'hui, et d'envisager l'établissement de plateformes logistiques régionales à même de favoriser le commerce inter-régional», poursuit Yassir Zouaoui. Enfin, dans son rapport, le McKinsey Global Institute note à son tour que l'essor africain est une opportunité, pour le Maroc, de renforcer sa coopération technique. C'est déjà le cas sur le terrain !