Les Etats-Unis sont prêts à faire face à la Chine si cette dernière maintenait ses revendications démesurées en mer de Chine du Sud, a déclaré mercredi le chef de la flotte américaine du Pacifique. La Chine revendique la quasi-totalité de l'étendue d'eau et a dénoncé à plusieurs reprises ce qu'il considère comme une ingérence des Etats-Unis et de son allié japonais. Environ 5.000 milliards de dollars (4.700 milliards d'euros) de marchandises transitent chaque année par cette zone maritime sur laquelle le sultanat de Brunei, la Malaisie, les Philippines, Taïwan et le Vietnam ont également des prétentions. Selon l'amiral Harry Harris, la Chine a une attitude agressive et les Etats-Unis sont prêts à y faire face. «Nous ne permettrons pas qu'un secteur partagé soit unilatéralement fermé, peu importe le nombre de bases qui sont construites en mer de Chine du Sud», a déclaré l'amiral dans un discours prononcé à Sydney. «Nous coopérerons lorsque nous le pourrons, mais nous serons prêts à faire face quand nous le devrons.» Ces propos interviennent dans un contexte de tensions entre Pékin et Washington, la Chine ayant pris ombrage des déclarations de Donald Trump qui ne se considère pas lié par la politique de la «Chine unique» adoptée par les Etats-Unis depuis plusieurs décennies. Sanctions économiques chinoises De son côté, la Chine s'apprête à sanctionner un constructeur automobile américain dont l'identité reste inconnue à ce stade, rapporte mercredi le Quotidien du Peuple en citant un responsable gouvernemental. Les enquêteurs chinois ont établi que le groupe en question avait donné des instructions tarifaires à ses distributeurs à partir de 2014, a déclaré au Quotidien du Peuple Zhang Handong, directeur du bureau de surveillance des prix de la Commission nationale pour le développement et la réforme (CNDR). Dans l'interview exclusive qu'il a accordée au journal, Zhang Handong soutient qu'il ne faut voir aucune signification dans le moment choisi pour cette annonce, qui coïncide avec une montée des tensions entre la Chine et les Etats-Unis à la suite de prises de position du président élu américain. Donald Trump a dit dimanche que les Etats-Unis n'étaient pas forcément tenus de se conformer au principe de la «Chine unique», comme ils le font depuis 40 ans. Pékin considère Taïwan comme une province séparatiste de la Chine et n'a jamais renoncé à l'usage de la force pour reprendre l'île. Trump a également accusé Pékin de manipuler sa devise pour favoriser ses exportations et n'exclut pas de relever les barrières tarifaires pour les produits fabriqués en Chine. L'article du Quotidien du Peuple ne donne pas d'autres détails et aucun commentaire n'a pu être obtenu dans l'immédiat auprès de la Commission nationale pour le développement et la réforme. La Chine, principal marché automobile au monde, est devenue un enjeu stratégique pour les constructeurs automobiles, notamment pour les groupes américains General Motors et Ford Motor. «Nous ne sommes pas au courant de la question», a dit Mark Truby, porte-parole de Ford pour ses activités en Asie-Pacifique. «GM respecte pleinement les règles locales et les lois où il opère. Nous ne commentons pas les spéculations dans les médias», a dit de son côté General Motors, dans un communiqué. Si la CNDR venait à prononcer des sanctions, ce serait le deuxième cas ce mois-ci et la septième amende infligée aux constructeurs automobiles depuis le début de ses enquêtes anti-trust en 2011, indique le quotidien. Les groupes automobiles allemands Audi et Daimler et leurs concurrents japonais Toyota et Nissan ont déjà été la cible de cette commission qui a dénoncé des «pratiques monopolistiques». En 2011, la Chine avait déjà imposé des droits de douane allant jusqu'à 22% sur les grosses cylindrées et les SUV en provenance des États-Unis. Une source d'une association professionnelle contrôlée par les pouvoirs publics a assuré que l'initiative de la CNDR était sans lien avec les dernières déclarations de Donald Trump et visait à montrer qu'elle ne relâchait pas sa surveillance des pratiques tarifaires du secteur automobile. «Je ne pense pas que la CNDR ait pris sa décision il y a une semaine ou deux, c'est un plan de long terme», a dit la source. Rappelons par ailleurs, que le milliardaire Wang Jianlin, l'un des hommes les plus riches de Chine, a mis en garde le président élu Donald Trump que 20.000 emplois étaient menacés aux Etats-Unis, si le futur président américain devait bloquer ses investissements dans le pays, notamment à Hollywood. «J'ai investi plus de 10 milliards de dollars aux Etats-Unis, où j'emploie plus de 20.000 personnes», a rappelé le patron du conglomérat Wanda, dont les activités vont de l'immobilier au cinéma. Wang a précisé qu'il avait demandé au président de l'association américaine des industriels du cinéma, de transmettre son message à M. Trump. Le milliardaire, l'un des deux hommes les plus riches de Chine avec Jack Ma, le patron du groupe de commerce électronique Alibaba, était interrogé sur les inquiétudes croissantes de certains parlementaires américains à l'endroit des investissements chinois à Hollywood