La stratégie de diversification des partenariats du Maroc avec des pays qui jouent un rôle important sur la scène internationale lui permet de tracer une voie beaucoup plus ambitieuse, ont souligné, à Tanger, les participants au troisième panel du "MEDays Business Summit". Cette démarche, prônée par SM le Roi Mohammed VI, est un choix profondément réfléchi dans la mesure où celle-ci permet au Maroc de sortir de l'immobilisme de l'évolution de ses rapports avec ses alliés traditionnels en se rapprochant d'autres grandes puissances avec qui les avantages à tirer tant au niveau économique que diplomatique s'avèrent plus prometteurs, ont précisé les panélistes lors de cette rencontre organisée dans le cadre du Forum MEDays 2016 placé sous le thème "De la fragmentation à la durabilité: Révolutionner les paradigmes". Au cous de ce panel, animé par un parterre d'experts et de chercheurs marocains et étrangers sous la thématique "Golfe - Russie - Inde - Chine: Les nouvelles voies stratégiques du Maroc", le président du Bridge Tank, Joël Ruet, a expliqué que le Maroc entretient plusieurs politiques de diversification aussi bien sur les plans énergétique, industriel et agricole, qu'en ce qui concerne les modes de gestion des territoires, relevant qu'une telle démarche est au cœur du fonctionnement des économies émergentes. "La Chine et l'inde ne sont pas de grandes économies monolithiques et uniformes, mais plutôt un foisonnement d'expériences et de modèles économiques adaptés", a-t-il fait observer, mettant l'accent, dans ce sens, sur l'importance de coordonner les plans de diversification et de créer des passerelles à même de favoriser la création d'emploi au sein des territoires, tout en s'appuyant sur l'innovation et les technologies. Au sujet du partenariat maroco-russe, l'expert a assuré que la Russie est un allié extrêmement important pour le Maroc, notamment sur les plans énergétique et diplomatique, soulignant toutefois qu'au niveau de l'industrie, la Chine et l'Inde sont beaucoup plus importantes, puisque la Russie est moins diversifiée industriellement. D'après la chercheuse au Centre d'études des relations russo-africaines, Olga kulkova, les relations maroco-russes, qui remontent à la fin du 18ème siècle, sont stratégiques et n'ont cessé d'être fructueuses dans de nombreux domaines, notamment le commerce, la pêche maritime et l'agroalimentaire en passant par les technologies d'information et de communication, précisant que les échanges commerciaux bilatéraux devraient atteindre cette année 3 milliards de dollars. Pour le PDG de Guépard, une Holding d'investissement dans les médias en Afrique, Abdelmalek Alaoui, le Maroc est à la croisée des chemins entre l'Orient et l'Occident, le Nord et le Sud et entend bien rejoindre le club des nouveaux pays émergents, faisant remarquer qu'à travers un modèle de développement original, le pays a réussi à accélérer sa croissance potentielle tandis que celle des grands émergents tend à ralentir. L'économie marocaine a fait preuve de résilience lors de la crise économique mondiale et a su résister à la vague du printemps arabe, a fait savoir, de son côté, le président d'honneur à l'Institut des études africaines, Alexey Vasiliev, qui a précisé que dans un environnement international incertain, le Maroc fait preuve d'une grande stabilité et se positionne comme un hub pour le marché africain. Cette 9ème édition du Forum international MEDays, organisée par l'Institut Amadeus sous le Haut Patronage de SM le Roi Mohammed VI, se veut un espace de débats dans un monde où le centre de gravité de l'économie mondiale se déplace désormais d'Ouest en Est et du Nord au Sud, à travers le lancement du premier "Business Summit". Associant plus de 3.000 participants et 120 intervenants de haut niveau, parmi lesquels des chefs d'État et de gouvernement, des ministres, des décideurs politiques, des dirigeants d'entreprises, des experts, des universitaires et des représentants de la société civile, le Forum MEDays 2016 vise à placer le concept de codéveloppement responsable au centre des enjeux africains et mondiaux, à travers le traitement des modalités concrètes de redéfinition des relations Sud-Nord et de consolidation des rapports Sud-Sud.