L'ambiance est des plus agréables au centre culturel d'Agdal, à Rabat. De la salle de projection se dégage une certaine chaleur malgré le grand froid, une chaleur de cœur provoquée par un art engagé, par des messages de tolérance, de solidarité et d'amour. Un silence éloquent règne dans la salle. Entre le théâtre, la musique, le cinéma, la danse, le débat et le slam, le festival Migrant'scène Rabat aspire à appuyer sur l'idée du vivre-ensemble. Avec le soutien de la Cimade, le Comité Inter-Mouvements Auprès Des Évacués, DABATEATR, une compagnie d'art pluridisciplinaire, et le GADEM, le groupe antiraciste de défense et d'accompagnement des étrangers et migrants, organisent en partenariat le festival Migrant'scène Rabat qui s'étend du 22 au 27 Novembre, au centre culturel d'Agdal. A sa 7ème édition, le festival continue à représenter un espace d'échange et de réflexion autour des questions liées aux migrations, comme il veille toujours à la diversité des nationalités des intervenants et des artistes invités, ainsi que celles de son public. Le but est de changer le regard sur la migration. Madame Khadija Souary, chargée du volet interculturel du GADEM, déclare: "Ce festival cherche à promouvoir le vivre-ensemble, à faire apprendre aux gens à s'approcher des autres, malgré leurs différences. D'ailleurs, dans toutes nos activités, on veille à ce que les intervenants et le public soient d'une grande mixité pour que le dialogue soit riche et pour qu'il y ait un échange entre les populations présentes au Maroc. C'est une façon pour mieux se connaître et connaître les autres". Par le biais de l'art, le festival Migrant'scène Rabat ose explorer la dimension artistique de la migration, une initiative qui permet la rencontre, le dialogue et l'interaction des cultures. « Alors que le Maroc n'est plus seulement un pays de transit, mais notamment de destination, les Marocains doivent primordialement s'intéresser à l'intégration des étrangers» : ajoute Khadija Souary. L'intégration réussie est alors considérée comme étant le premier pas vers le vivre-ensemble. D'autres problématiques sont évoquées tout au long du festival. D'un côté, il y a les préjugés. D'un autre côté, se pose la problématique des frontières, ces barrières imposées vues comme une violence manifestée à l'égard d'individus ayant pour seules armes la force de leurs rêves et ambitions. Le festival Migrant'scène Rabat mène alors le combat contre toute sorte de xénophobie, en promouvant les droits des personnes en migration. Ainsi, les esprits s'expriment pour que l'art s'anime.