Le président français François Hollande a assuré, mardi à la COP22 à Marrakech, que la France "tiendra parole" de ses promesses pour les pays en développement, annonçant des financements pour le climat de 5 milliards d'euros par an d'ici 2020, sur les 100 milliards promis par les pays développés dans le cadre de l'Accord de Paris. "Les 100 milliards de dollars d'ici 2020 promis par les pays développés à Paris seront au rendez-vous. Nous devons tout faire pour les mobiliser", a-t-il déclaré dans un discours à la séance solennelle de haut niveau de la COP22, soulignant que les financements de la France pour le climat seront de "5 milliards d'euros par an d'ici 2020, dont 1 milliard pour l'adaptation". Concernant l'Afrique, M. Hollande a annoncé que la France apportera 5 milliards d'euros sur les 5 prochaines années parmi les 10 milliards promis à la COP Paris au titre de l'initiative pour l'énergie renouvelable pour l'Afrique et pour laquelle 240 projets ont été identifiés, soulignant que son pays fera en sorte de mobiliser l'Union européenne. "La COP22 doit être celle des solutions et placer l'avenir de l'Afrique au premier rang des priorités", a-t-il dit, notant que "le monde a une dette écologique envers les Africains", étant donné que sur les 50 pays les plus meurtris par les changements climatiques 36 se situent en Afrique subsaharienne. Sur le plan national, il a indiqué que pour donner l'exemple, la France va réduire les émissions des GES de 40 % d'ici 2030 et de les diviser par 4 d'ici 2050, tout en annonçant la fermeture des centrales de charbon d'ici 2023. De même, le chef de l'Etat Français a indiqué que 80 milliards euros ont été levées en termes d'obligations vertes, soulignant que "la France fera la première émission souveraine d'un pays dès le début de l'année pour des investissements dans la transition énergétique". M. Hollande n'a pas manqué de saluer l'entrée en vigueur de l'Accord de Paris, soulignant qu'il est désormais "irréversible" aussi bien dans "le droit", "les faits" et "les consciences", plus de 100 Etats représentant les 2/3 des émissions de gaz à effet de serre l'ayant ratifié. "Nous nous dirigeons inéluctablement vers un modèle énergétique qui sera très sobre en carbone", a-t-il estimé, en évoquant les initiatives et les projets concrets réalisés par les gouvernements, les entreprises, les ONG et les citoyens de par le monde, une dynamique qui attire même le monde de la finance. Rendant hommage au président américain sortant Barack Obama pour son rôle "crucial" pour obtenir l'accord de Paris, M. Hollande a appelé les Etats-Unis à respecter les engagements sur le climat pris lors de la COP21. "Ce n'est pas simplement leur devoir, c'est aussi leur intérêt et celui des entreprises américaines", a-t-il ajouté, assurant que la France mènera ce dialogue avec le président américain élu, Donald Trump, "dans le respect mais avec exigence".