Les forces fidèles au gouvernement syrien se sont emparées jeudi d'une moitié de Boustan al Bacha, un quartier stratégique d'Alep tenu par les insurgés, rapporte l'Observatoire syrien des droits de l'homme. Dans un communiqué, l'armée appelle tous les combattants à déposer les armes et à quitter la ville. Les forces gouvernementales appuyées par l'aviation russe ont lancé une vaste offensive pour reprendre la partie orientale de la ville aux mains de l'opposition armée après l'expiration, le 19 septembre, de la trêve négociée par Moscou et Washington pour tenter de relancer les négociations. Dans un communiqué publié mercredi soir, l'état-major annonce avoir coupé toutes les routes utilisées par les insurgés d'Alep et assure disposer d'informations précises sur leurs positions et celles de leurs munitions. L'armée y appelle tous les combattants à déposer les armes et à quitter la ville. Tous ceux qui ne profiteront pas de la réduction des bombardements pour quitter la partie orientale d'Alep connaîtront un «sort inévitable», a averti l'armée syrienne. Plus tôt dans la journée, le commandement général avait annoncé sa décision de réduire les tirs d'artillerie et les frappes aériennes dans la partie orientale d'Alep tenue par les insurgés pour des raisons humanitaires. L'état-major assurait que la réduction des bombardements permettrait à ceux qui le souhaitaient de gagner des zones plus sûres. Soutenue par des milices chiites venues du Liban et l'Irak, ainsi que par l'armée de l'air russe, Damas a lancé le 19 septembre une nouvelle offensive contre la partie est d'Alep par un pilonnage d'une intensité sans précédent. Réductions des bombardements pour évacuation des civils Par ailleurs l'armée syrienne a annoncé une réduction de ses bombardements sur les quartiers rebelles d'Alep, que le régime et son allié russe visent sans relâche depuis le début d'une vaste offensive il y a deux semaines. Dans un contexte international très tendu, de nouveaux efforts diplomatiques se déploient pour tenter d'avancer vers une solution de la crise syrienne. L'armée du président Bachar al-Assad a annoncé avoir décidé une réduction des bombardements à la suite de l'avancée des forces prorégime dans les quartiers d'Alep tenus par les insurgés, situés dans l'est de la grande ville du nord de la Syrie et où vivent environ encore 250.000 personnes. «Après les succès de nos forces armées à Alep (...), le commandement a décidé de diminuer le nombre de bombardements aériens et d'artillerie sur les positions des terroristes», a déclaré l'armée dans un communiqué cités par les médias officiels. Le régime désigne par le terme de «terroristes» l'ensemble des groupes rebelles. La décision a aussi été prise «pour permettre aux civils qui veulent partir d'atteindre des zones sûres», a indiqué l'armée. Selon le directeur de l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), Rami Abdel Rahmane, «des forces du régime syrien ont progressé du centre d'Alep vers Bustan al-Basha, un quartier du nord de la ville tenu par les rebelles» «Il y a des combats intenses mais pas de frappes aériennes, celles-ci se concentrant sur les limites sud de la ville d'Alep», a-t-il déclaré. Les forces prorégime ont progressé dans le centre, dans le nord et dans le sud de l'ancienne capitale économique de la Syrie. Depuis l'annonce le 22 septembre par l'armée de l'offensive pour reprendre les quartiers d'Alep tenus par les rebelles, de très violents bombardements ont tué 270 civils, selon l'OSDH, et détruit des infrastructures civiles dont le principal hôpital. Cette offensive a été sévèrement critiquée par les Occidentaux, qui en rendent la Russie responsable et évoquent des «crimes de guerre». La violence de l'assaut sur Alep avait amené Washington à annoncer lundi l'interruption de ses discussions avec Moscou sur le rétablissement d'un cessez-le-feu. Toutefois, le secrétaire d'Etat américain John Kerry et le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov se sont entretenus par téléphone mercredi à propos de la Syrie La conversation, relatée par l'agence de presse officielle russe TASS, a été confirmée par le département d'Etat Les responsables américains se sont efforcés d'expliquer que ce contact, intervenu à la demande de M. Kerry, ne marquait pas un virage à 180 degrés de la diplomatie américaine et que les «pourparlers bilatéraux» restaient suspendus. «Les contacts persistent», a déclaré Mark Toner, porte-parole du département d'Etat. Russes et Américains travaillaient depuis plusieurs mois à tenter de trouver une solution à la guerre en Syrie, où le conflit a tué plus de 300.000 personnes depuis 2011 et entraîné la pire crise humanitaire depuis la Seconde guerre mondiale.