La gouvernance en Afrique s'est progressivement améliorée au cours des dix dernières années mais cette progression est freinée par la détérioration de la sécurité, selon l'indice de la fondation Mo Ibrahim rendu public lundi. Près de 70 % des citoyens africains vivent aujourd'hui dans un pays qui a vu sa gouvernance s'améliorer depuis 2006, selon ce classement annuel de développement présenté à Londres. Mais près de deux tiers des Africains vivent dans des pays où la sécurité et la primauté du droit ont décliné, notamment en Libye, en République centrafricaine et au Burundi. « L'amélioration de la gouvernance globale en Afrique au cours de la dernière décennie reflète une tendance positive dans la majorité des pays », a déclaré le fondateur de l'indice, l'homme d'affaires soudanais naturalisé britannique Mo Ibrahim. « Le déclin de la sécurité et de la primauté du droit est le plus grand problème auquel doit faire face le continent. Nous avons besoin de la paix en Afrique. Les conflits détruisent vraiment notre développement », a-t-il ajouté. L'indice Ibrahim de la gouvernance en Afrique (IIAG) est basé sur 95 indicateurs classés en quatre sous-catégories: sécurité et Etat de droit, participation et droits de l'Homme, développement économique durable et développement humain. Dans l'indice 2016, les cinq pays les plus performants en prenant en compte l'ensemble des indicateurs sont l'île Maurice (79,9), suivi du Botswana (73,7), du Cap-Vert (73), des Seychelles (72,6) et de la Namibie (69,8). Sur les dix ans d'existence de cet index, la Côte d'Ivoire est le pays qui a connu la plus grande progression en matière de gouvernance (+13,1 points) devant le Togo et le Zimbabwe (+9,7 points), le Liberia (+8,7 %) et le Rwanda (+8,4 points). Mo Ibrahim avait revendu en 2005 son entreprise de téléphonie mobile Celtel, avant de créer en 2006 sa fondation, dont le siège est à Londres et qui a pour mission de promouvoir la bonne gouvernance sur le continent africain. La Fondation octroie ponctuellement un prix annuel doté d'une bourse de 5 millions de dollars à un chef d'Etat africain ayant quitté le pouvoir et qui, selon elle, a fait preuve d'une bonne gouvernance.