Le Premier ministre irakien Haider al-Abadi a promis mardi aux habitants de Mossoul, la deuxième ville du pays aux mains du groupe Etat islamique (EI), une victoire «proche» face aux jihadistes, alors que le ministère irakien des Affaires étrangères a annoncé mercredi qu'il avait convoqué l'ambassadeur de Turquie à Bagdad pour protester contre la présence de soldats turcs dans le nord de l'Irak. «Aujourd'hui, nous sommes proches de vous (...) et la victoire est proche, avec l'aide de Dieu», a affirmé M. Abadi dans une allocution diffusée par la radio, et dont on ignore si elle a été entendue par la population de Mossoul où les jihadistes ont limité l'accès aux moyens de communication avec le monde extérieur. «Aujourd'hui, nous avançons, demain nous serons victorieux ensemble, et ensuite nous travaillerons ensemble pour faire revenir (...) les services et la stabilité» dans la région, a-t-il ajouté selon le texte du discours publié par son bureau. Les autorités irakiennes n'ont pas encore annoncé de date précise pour le début de l'opération visant à reprendre Mossoul, mais plusieurs responsables occidentaux ont évoqué le mois d'octobre. L'offensive de Mossoul devrait notamment impliquer une coalition de forces hétérogènes et parfois rivales et pourrait d'autre part provoquer une crise humanitaire majeure, l'ONU estimant que jusqu'à un million de personnes pourraient être déplacées. En essayant de fuir la ville, les habitants risquent aussi d'être pris dans le feu croisée des deux camps ou utilisés comme boucliers humains par l'EI. A la faveur d'une offensive fulgurante en 2014, l'EI s'est emparé de plusieurs régions au nord et à l'ouest de Bagdad et a fait de Mossoul son principal bastion en Irak. Après avoir reconquis de vastes pans du territoire, les forces irakiennes se préparent à reconquérir cette ville avec l'appui de la coalition internationale dirigée par les Etats-Unis. Par ailleurs, le ministère irakien des Affaires étrangères a annoncé mercredi qu'il avait convoqué l'ambassadeur de Turquie à Bagdad pour protester contre la présence de soldats turcs dans le nord de l'Irak. Ankara dit avoir déployé des troupes dans une base du nord de l'Irak à la fin de l'année dernière dans le cadre d'une mission de formation et d'entraînement des forces irakiennes contre le groupe Etat islamique. La semaine dernière, le Parlement turc a décidé de prolonger pour un an le mandat couvrant ces opérations militaires contre des organisations militants en Irak et en Syrie. Le gouvernement irakien dit n'avoir jamais invité les Turcs à envoyer des soldats et considère ces derniers comme une force d'occupation. «Nous avons demandé plus d'une fois à la partie turque de ne pas intervenir dans les affaires irakiennes et je crains que l'aventure turque dégénère en une guerre régionale», a déclaré le Premier ministre irakien Haïdar al Abadi, cité mercredi par la télévision irakienne. «Le comportement de la direction turque n'est pas acceptable et nous ne voulons pas nous retrouver dans une confrontation militaire avec la Turquie», a poursuivi le chef du gouvernement irakien, qui s'exprimait mardi soir. Le Parlement irakien a parallèlement voté une motion condamnant la décision turque de prolonger sa présence dans le nord du pays.