Les deux jours de consultations informelles de Skhirat, menées à huis clos jusqu'au 9 septembre entre 140 délégués et négociateurs sur le climat de plus de 50 pays, ont permis de faire des "progrès" sur une série de questions clés en vue de la COP22 de Marrakech, indique un communiqué des organisateurs. La secrétaire exécutive de la Convention-Cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC), Patricia Espinosa, s'est dite "très satisfaite" des consultations de Skhirat. Un important travail collaboratif a été réalisé par les délégués concernant les résultats attendus de la 22-ème Conférence des Parties La lutte contre le dérèglement climatique nécessite la mobilisation et l'implication de l'ensemble des acteurs de la société civile, a affirmé, vendredi à Marrakech, Nizar Baraka, Président du Comité scientifique de la COP 22. "La lutte contre le dérèglement climatique n'est pas qu'une affaire des Etats ou d'experts mais nécessite la mobilisation et l'implication de l'ensemble des acteurs de la société civile dont sa participation est appelée à être institutionnalisée au niveau de la conception, du suivi et de l'évaluation des politiques climatiques locales, nationales, régionales et mondiales", a souligné M. Baraka qui intervenait lors d'un séminaire de haut niveau tenu du 8 au 9 septembre à Marrakech, sous le thème: "transition énergétique, NDC, et le Post-COP21" (The Energy Transition, NDCs, and the Post-COP21). La lutte contre les effets du changement climatique "ne peut être efficace qu'à partir et à travers une meilleure résilience des territoires et des villes" face à ces effets, a-t-il fait savoir. Dans ce cadre, les enjeux climatiques doivent être intégrés au niveau de toutes les politiques d'aménagement du territoire, a-t-il ajouté. M. Baraka a, par ailleurs, jugé important de saisir les opportunités économiques créées par la lutte contre le changement climatique, à savoir les différents secteurs de l'économie verte et bleue qui offrent de réelles opportunités en termes de croissance et d'emplois. "Le changement climatique ne doit pas être perçu en tant que risque, mais en tant qu'opportunité", a-t-il signalé. M. Baraka a, à cette occasion, appelé à la nécessité d'inscrire les travaux, à la veille de la COP 22, dans le cadre d'un triple pacte, à savoir un pacte climatique, un pacte social de solidarité intergénérationnelle et un pacte économique et financier innovant pour fluidifier la transition vers un modèle de développement soutenable. Et de conclure que les travaux de cette journée contribueront à alimenter une réflexion commune pour faire de la CO22 de Marrakech, la COP de la coopération effective, la COP de la solidarité et la COP de la complémentarité entre toutes les forces vives de la planète pour préserver les intérêts des générations futures. Organisé par le Fonds monétaire international (FMI), le Centre sur la gouvernance économique mondiale à l'Université Columbia (Center on Global Economic Governance at Columbia University) et OCP Policy Center et avec le soutien du Comité scientifique COP22, cet événement qui vient en préparation de la COP22, a pour but de définir les objectifs à long terme de lutte contre le changement climatique, ainsi que de partager différentes perspectives sur les actions qui permettront de rendre crédibles les accords sur le changement climatique, tout en mettant l'accent sur les stratégies possibles pour leur mise en œuvre. Ont pris part à ce séminaire d'éminentes personnalités issues d'organisations internationales, d'instituts de recherche et d'universités, ainsi que des professionnels sélectionnés dans la politique et les entreprises, qui ont débattu de plusieurs questions relatives aux conséquences de la transition énergétique, aux accords sur le changement climatique et à la tarification du carbone.