Le Maroc a toutes les chances d'organiser la CAN 2017, malgré le niet de circonstance de Issa Hayatou et compagnie. Évidemment, têtu comme il est, le puissantissime patron de la CAF doit bien passer des nuits blanches à l'idée de voir la CAN 2017 prévue au Gabon partir en quenouille. Les pouvoirs publics, le ministère de la Jeunesse et des Sports et la FRMF doivent, donc, rester en éveil et redéployer (en catimini ou en sourdine) le plan qui était établi pour la CAN 2016 prévue alors dans notre pays, au cas où... Pourquoi cette certitude, a-t-on envie de dire ? Eh bien tout simplement, parce que l'étau se resserre sur le président gabonais Ali Bongo, depuis que la mission d'observation électorale de l'Union Européenne a trouvé des anomalies évidentes après la proclamation des résultats de l'élection présidentielle. Et pour enfoncer encore le clou, cette commission a pointé du doigt le taux de participation digne d'une république bananière de 99,93 % réalisé dans le fief de la famille Bongo, alors qu'il n'est que de 48% dans le reste du pays. L'Union Européenne exige aujourd'hui mordicus et le poing levé, une recompte des voix. Une perspective qui déplaît outrageusement à la famille Bongo, puisque la différence des voix n'est que de 6000 entre les deux candidats à la présidence, une marge insignifiante pour une élection de ce type. Autant dire que si cela arrive à se concrétiser, cela ne fera qu'attiser davantage les braises et mettre la CAN 2017 dans des sables mouvants. Pire, le rival de Bongo crie à hue et à dia qu'on lui a volé sa victoire et le ministre de la Justice gabonais a même démissionné après les faits. C'est dire... Bien entendu, on ne doit pas se réjouir de ce qui se passe dans ce pays, grand ami du Maroc, et que notre souhait est que nos amis gabonais retrouvent la paix et la sérénité. Mais si les choses ne s'améliorent pas d'ici peu, il va falloir bien trouver un pays de substitution pour accueillir cette CAN, non ? L'annuler ou la reporter ? Même pas en rêve, dirait Hayatou. On a toujours en mémoire ce qu'il nous a créées comme misères lorsque le Maroc avait demandé le report de la CAN 2016 prévue alors dans nos murs. Mais dans son for intérieur et dans ses petits papiers, le président de la CAF a dû mettre le Maroc dans son plan B. Comme quoi...