Rabat abrite du 6 au 8 septembre l'atelier régional sur la finance climat pour les entités de mise en œuvre nationale auprès du Fonds d'Adaptation de la région MENA (Moyen Orient et Afrique du Nord), qualifiée comme étant l'une des régions les plus vulnérables aux changements climatiques, subissant de plein fouet la hausse des températures, la baisse des précipitations et les pénuries d'eau. Organisé par l'Agence pour le développement agricole (ADA) et le Fonds d'Adaptation (FA), en perspective de la COP22 qui se déroulera à Marrakech du 7 au 18 novembre 2016, cet atelier (Cf. L'opinion du 6 septembre 2016) a pour objectif d'examiner les moyens de favoriser l'accès des pays de la région, qui sont au nombre de vingt, aux ressources financières du Fonds d'adaptation aux changements climatiques. Cette rencontre, à laquelle participe une cinquantaine d'experts régionaux vise également de les encourager à mettre en œuvre des programmes et des projets concrets d'adaptation aux changements climatiques. A l'ouverture de cet atelier, Aziz Akhannouch, ministre de l'Agriculture et de la Pêche maritime, a tenu à rappeler l'engagement fort du Maroc de manière volontariste à mettre en œuvre des actions d'adaptation et d'atténuation dans le cadre d'une approche intégrée, participative et responsable. Une détermination politique cadre qui est en parfaite harmonie avec l'effort international qui a conduit à la mise en place en 2015 d'un nouvel accord international de lutte contre le changement climatique adopté à la COP 21 à Paris et dont les cadres de mise en œuvre seront précisés lors de la COP 22. Un accord auquel de nombreux pays, y compris ceux de la région MENA, ont adhéré, mais qu'ils peinent toujours à mettre en œuvre, faute de financement. Dans ce dernier point, le responsable marocain a affirmé que « l'accès au financement climatique demeure le maillon faible des pays en développement, et que la COP 22 prévue à Marrakech en novembre prochain sera non seulement l'occasion d'établir une feuille de route pour l'obtention de ces financements et d'aider les pays à atteindre les objectifs fixés par l'accord de Paris conclu en décembre 2015, mais aussi l'opportunité pour le Maroc de porter plusieurs initiatives et de faire entendre la voix des pays africains qui ne captent qu'une part infime (5%) des financements pour la lutte contre les changements climatiques ». Il a tenu à rappeler dans ce sens que « l'agriculture est un des secteurs les moins dotés de financements, puisqu'elle en capte moins de 4% ». M. Akhannouch a noté, par ailleurs, que « la disponibilité des ressources financières est l'objet d'une attente forte des pays en développement et représente une des composantes clés de l'opérationnalisation de l'Accord de Paris. Toutefois, l'accès au financement des différents projets de lutte contre le changement climatique reste le maillon faible des programmes des pays en développement ». « Nous devrions ainsi établir des plans cohérents avec des projets précis et bancables pour lutter contre le changement climatique, afin de pouvoir profiter du financement climatique. Les dons et les prêts assortis de conditions libérales restent, dans ce cas, la meilleure solution pour accompagner les efforts d'adaptation dans les pays en développement les plus vulnérables, tels que ceux de la région MENA. La COP 22 constitue par ailleurs une occasion propice pour convenir d'une feuille de route opérationnelle en vue de faciliter l'octroi de financements pour des projets d'atténuation et d'adaptation aux changements climatiques, tout particulièrement pour les pays et les territoires les plus vulnérables, comme la région MENA», a-t-il plaidé. Pour sa part, Marcia Levaggi, directrice exécutive du Fonds d'Adaptation, s'est félicitée des efforts consentis par le Royaume en matière d'adaptation aux changements climatiques et qui font de lui un exemple à suivre dans la région. Selon les Nations Unies, le financement de la lutte contre les changements climatiques est en effet l'un des aspects les plus importants des efforts déployés à l'échelle mondiale pour faire face au défi des changements climatiques. C'est un catalyseur essentiel des efforts menés dans les pays en développement pour renforcer leur capacité de résistance aux changements climatiques, limiter les émissions de gaz à effet de serre et soutenir le passage à un développement durable. Un financement effectué en temps voulu peut également renforcer la confiance entre pays et encourager des progrès dans les négociations en cours dans le contexte de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CNUCC). Le financement devra provenir, toujours selon les Nations Unes, d'un large éventail de sources, publiques et privées, bilatérales et multilatérales et inclure le recours à des sources alternatives, ainsi que l'accroissement des contributions venant des sources existantes et des flux en provenance du secteur privé. Les dons et les prêts assortis de conditions très libérales sont essentiels aux efforts d'adaptation dans les pays en développement les plus vulnérables, tels que les pays les moins avancés, les petits Etats insulaires en développement et les pays d'Afrique.