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Habitat menaçant ruine : 555.000 logements à raser et des financements à mobiliser/ Hâter l'application de la récente loi n° 94-12 et des arrêtés d'évacuation
Les effondrements de bâtiments et les décès provoqués par ces ruines, comme celles de l'immeubles de Marrakech et, près d'une semaine avant, celle survenue à Sbata, à Casablanca, nous interpellent avec insistance en nous rappelant l'impératif de s'attaquer au phénomène de l'habitat menaçant ruine qui fait l'objet d'une négligence flagrante des pouvoirs publics du fait que les responsabilités dans le traitement de ces questions ne sont pas clairement délimitées ou, à tout le moins, parce que les parties qui ont en charge celles-ci ne les assument pas. Pourtant, la problématique de l'habitat menaçant ruine et les effondrements des immeubles classé comme tels ont fait tout récemment l'objet d'un dahir (n° 1-16-48 du 19 rejeb 1437 (27 avril 2016) portant promulgation de la loi n° 94-12 relative aux bâtiments menaçant ruine et à l'organisation des opérations de rénovation urbaine., publié au bulletin officiel ° 6466 du 19 mai 2016. Cette loi, dont la mise en œuvre nécessite une mobilisation et un engagement des parties concernées, une sensibilisation des populations et des parties concernées et des financement, inaugure pourtant un chantier qu'il est impératif d'entamer sans plus tarder. Selon la dernière enquête logement du ministère de l'Habitat et de la politique de la ville (2012), près de 7% du parc construction national est âgé de plus de 56 ans en 2012. Ce parc, qui est localisé principalement dans les villes de Marrakech (20%), Fès (13%), Tétouan (13%), Rabat (12%), Grand Meknès (11%), Safi (11%) et Taza (9%), est constitué principalement des maisons marocaines traditionnelles. Ces dernières qui font partie du tissu ancien de ces villes, sont classées dans le lot des constructions nécessitant des rénovations ou des réhabilitations. L'enquête précise que le reste, soit 24% des constructions, présentent des façades principales avec des fissures de faibles ouvertures (15%) ou de grandes ouvertures (9%) ; il s'agit des constructions en mauvais état ou menaçants ruines. Ces fissures de grandes ouvertures concernent principalement la maison marocaine avec ses deux composantes (49% de la maison moderne et 23% de la maison traditionnelle) et la construction sommaire (26%). Elles sont dues à une instabilité de la structure porteuse (problème des logements construits sans plan de béton ou plan de structure suivant les normes et les règles d'art en vigueur) ou à une instabilité du terrain : 3% des constructions présentent des déformations par flexion de la dalle ou de la poutre, moins de 1% des constructions présentent un poteau flambé, 2.2% des constructions sont fondées sur des sols qui subissent des tassements différentiels, 3.7% sont sur des sols qui gonflent et seulement 0.6% sont sur des sols affouillables. L'enquête attribue le Niveau 1 d'insalubrité aux logements présentant une structure dangereuse, sommaire ou inexistante, ou construit sur un terrain à risque. Selon l'enquête, 554.203 logements au niveau national sont concernés par une pathologie extrême et seraient à raser et à reconstruire (soit 12% du parc principal). Sur l'ensemble de ces logements, 31% sont dépourvus de structure ; il s'agit essentiellement des constructions sommaires. Le reste, constitué principalement de la maison marocaine moderne (43%), de la maison marocaine traditionnelle (18%) et l'appartement en immeuble (7%), représente les logements insalubres du niveau 1 concernés par des risques d'effondrement ou des désordres de structure. Ce qui montre que la maison marocaine (moderne et traditionnelle), l'appartement en immeuble et la construction sommaire sont les types d'habitat les plus concernés par le premier niveau d'insalubrité. L'enquête relève que la ville de Casablanca est la plus touchée par le premier niveau d'insalubrité avec 17% du parc global insalubre de ce niveau en 2012. Elle est suivie de loin par les villes de Fès, Marrakech, Salé, Tanger et Rabat avec respectivement 6%, 6%, 5%, 4% et 4% du parc global insalubre du niveau 1. Ces six villes totalisent plus de 40% de l'habitat insalubre du niveau 1.