Le légendaire Michael Phelps a ajouté une 23e médaille olympique à son palmarès -une 19e en or- avec le relais 4x100 américain dimanche lors de la deuxième journée des Jeux de Rio, également marquée par l'élimination de Djokovic dès le premier tour du tournoi de tennis et qui reste avec une seule médaille décrochée à Pékin. Vainqueur avec le relais américain devant la France et l'Australie, Michael Phelps porte toujours plus loin son record du nombre de médailles olympiques qu'il garnit depuis 2000. Il l'a fait lors d'une soirée d'anthologie, au cours de laquelle trois records du monde ont été battus par la Suédoise Sarah Sojstrom (100 m papillon), le Britannique Adam Peaty (100 m brasse) et l'Américaine Katie Ledecky (400 m libre). Au total, six records du monde sont tombés depuis le début des épreuves de natation, dont deux grâce à Adam Peaty qui, en deux courses, a amélioré de 79/100e la meilleure marque sur 100 m brasse. Micheal Phelps était déjà là en 2000 à Sydney, à une époque où le Kosovo se battait pour son indépendance mais restait sous autorité provisoire des Nations unies. Seize années plus tard, le jeune pays des Balkans existe aussi dans le palmarès des JO : la judoka Majlinda Kelmendi lui a offert la première médaille d'or de son histoire aux JO, où il est présent pour la première fois. Première pour le Kosovo Première porte-drapeau de son pays vendredi soir à la cérémonie d'ouverture de ces Jeux de Rio, Kelmendi (25 ans) place ainsi son pays, issu de l'éclatement de la Yougoslavie, sur la carte de l'olympisme, deux ans après la reconnaissance officielle des instances kosovares par le CIO. A la fin de sa finale, Kelmendi (-52 kg) s'est écroulée sur le tatami, en larmes, avant d'aller saluer la poignée de supporters kosovars présents qui n'ont cessé de l'encourager aux cris de «Ko-so-vo! Ko-so-vo!». L'émotion a également submergé Novak Djokovic qui, battu par l'Argentin Juan Martin Del Potro 7-6 (7/4), 7-6 (7/2), a laissé filer son rêve de décrocher la médaille d'or olympique, le dernier grand titre manquant à son palmarès puisqu'il s'est déjà offert les quatre trophées du Grand Chelem, le Masters et la Coupe Davis. Il reste donc avec sa seule médaille de bronze décrochée à Pékin en 2008. A l'instar du Serbe, mauvais temps pour les favoris: les deux paires de doubles dominantes, les soeurs Williams, trois fois médaillées d'or (2000, 2008, 2012), et les Français Mahut-Herbert, N.1 mondiaux, ont été éliminés dès le premier tour. En cyclisme, les conditions météo ont perturbé le peloton dans une course en ligne dames remportée par la Néerlandaise Anna van der Breggen. Et marquée par la lourde et très spectaculaire chute de sa compatriote Anniemiek van Vleuten, immédiatement transportée à l'hôpital. «Elle est consciente et peut communiquer», a indiqué l'Union cycliste internationale (UCI). Une médaille pour Efimova ? Ce sont encore les épreuves de natation qui constitueront le principal centre d'intérêt de la journée de lundi. Avec une question: Yuliya Efimova, qui se débat avec les affaires de dopage depuis dix-huit mois, décrochera-t-elle le titre sur 100 m brasse ? Pour la Russe, les affaires s'enchaînent depuis 2014. Il y eut d'abord une suspension de 16 mois pour un contrôle positif à un stéroïde. Puis, en mars 2016, un nouveau contrôle positif, cette fois au Meldonium, un produit interdit très à la mode dans le sport russe. La sanction a finalement été levée et la nageuse blanchie. Ce pedigree particulier avait incité la Fédération internationale (Fina) à la priver de JO le 25 juillet, comme six autres nageurs russes, à la suite des révélations du rapport McLaren sur le système d'Etat de dopage en Russie. Sanction levée vendredi dernier par le Comité international olympique (CIO), juste avant la cérémonie d'ouverture. Par un curieux télescopage, un autre nageur suspendu pour dopage sera aussi dans la piscine: le Chinois Sun Yang, double champion du monde en titre, suspendu trois mois après un contrôle positif en 2014 à une molécule destinée à prévenir les angines de poitrine, s'alignera en finale du 200 m nage libre. Un sacre de Sun Yang ou d'Efimova relancerait certaines interrogations sur la lutte contre le dopage. La Russe a d'ailleurs essuyé quelques sifflets à son entrée dans le bassin. Mais les spectateurs ont vite retrouvé leur enthousiasme pour saluer la 23e médaille de Michael Phelps.