Un rapport annuel de l'Observatoire national de la violence à l'égard des femmes pour ce qui est des affaires traitées par les tribunaux, au niveau national en 2013-2014, fait état de 47,7% de cas de violence physique causant une invalidité de moins de 20 jours (10.015 cas sur 20.541 cas de violence physique en 2014), de 37,5% pour les autres formes de violence (surtout la violence économique qui est en hausse) et de 14,8% de cas de violence causant une invalidité de plus de 20 jours. Ces données recueillies auprès du Ministère de la justice et des libertés, de la gendarmerie royale, de la sûreté nationale et des hôpitaux a montré que la violence atteint en premier lieu les femmes mariées et sans emploi. Dans ce rapport réalisé par le ministère de la solidarité, de la femme, de la famille et du développement social, on ne comptabilise pas les femmes qui n'ont pas recours aux autorités. Selon l'Observatoire, la violence conjugale représente 31,1% de cas de violence physique enregistrés. Elles ont entre 18 et 45 ans et sont à 88% battues par des hommes, ce qui montre le degré atteint de violences physiques, surtout au foyer, 75% sont en milieu urbain (surtout les petites villes) et 25% en milieu rural, telles sont les données recueillies auprès des hôpitaux qui ont prodigué des soins à 8675 femmes en 2013 et à 12 218 en 2014. Les violences psychiques sont en baisse. Les tribunaux font état d'une hausse de 10% du nombre d'homicides volontaires dont les victimes sont des femmes. Le tribunal de 1ère instance de Marrackech a la part du lion, avec 17,8% de cas, suivi d'El Jadida et de Kénitra. Quant à la police, elle a reçu 15865 plaintes en 2013 et 15 640 en 2014, dont 90% sont des cas de violences physiques, avec 7962 de femmes mariées en 2014 contre 3444 célibataires. Côté emploi, 53,8% sont sans travail, 16,7% font un travail domestique et 12,4% ont un emploi fixe. Les violences sont commises à 54% dans l'espace public, 39% au sein du foyer et 5% dans le lieu de travail avec une prédominance de la part des époux ou des membres de la famille. En plus, le ministère de la justice a enregistré 9% de cas de violences sexuelles et les hôpitaux ont enregistré 794 victimes de viol. 6% d'entre elles vivent en milieu urbain et 61,6% ont moins de 30 ans, les sans-emploi arrivent en tête de file suivies des employées et des femmes qui travaillent dans l'informel. Toujours au sujet des violences sexuelles, le viol en représente 80% dont 66,4% sont des agressions sexuelles qui se déroulent dans les voies publiques. Les femmes ont, pour la plupart, moins de 30 ans. Ce qui est déroutant, c'est que 7,3% des victimes de violences ont plus de 61 ans en 2014 et 5% en 2013, donc aucun âge n'a été épargné. La violence économique prend de plus en plus d'ampleur, elle fait suite, statistiquement parlant, à la violence physique, avec 5.218 cas qui ont eu recours aux tribunaux en 2014, soit 27% sur l'ensemble des recours en justice. Dans ce rapport, il a été question surtout de violences physiques, de violences sexuelles et de violences économiques. Parmi les recommandations de l'observatoire, l'urgence de l'adoption du projet de loi contre les violences faites aux femmes, la prise en charge psychologique des femmes victimes de violences, et la mise en place d'indicateurs communs entre tous les secteurs dans le domaine