La garde civile espagnole a annoncé mercredi l'arrestation en Catalogne (nord-est de l'Espagne) de deux frères marocains âgés de 22 et 33 ans soupçonnés de "financement du terrorisme". Ils sont soupçonnés de "financement du terrorisme, coopération avec un groupe terroriste", déclare la garde civile dans un communiqué, en précisant que les deux hommes avaient un frère parti en Syrie avec femme et enfants, où il a péri. Les deux suspects arrêtés dans la province de Gérone (Catalogne) au petit matin "faisaient parvenir des fonds aux administrateurs de Daech (Etat islamique, EI)", indique la garde civile sans préciser le montant des fonds et les dates d'envoi. Les fonds ont servi à "faciliter les déplacements" vers les zones de combat des candidats au jihad, selon la garde civile. Madrid a été le théâtre de l'attentat jihadiste le plus meurtrier commis sur le sol européen, le 11 mars 2004, quand une dizaine de bombes dans des trains de banlieue avaient tué 191 personnes. Mais l'Espagne reste pour l'instant relativement préservée du phénomène des combattants étrangers par rapport à d'autres pays d'Europe, notamment la France et la Belgique. Selon un rapport publié mi-juillet par l'Institut royal Elcano, un centre de réflexion, le nombre de combattants partis d'Espagne pour rejoindre l'EI s'élevait en avril à 160, dont 29 seraient morts sur place. Vingt sont revenus. Les enclaves espagnoles de Ceuta et Melilla, dans le nord du Maroc, et dans une moindre mesure Barcelone et Gérone sont les localités les plus touchées par la radicalisation.