Entre le Maroc et la Hongrie, les liens de coopération, déjà exceptionnels, continuent de se renforcer grâce à la volonté politique affichée des deux parts de relever ensemble les défis communs, a déclaré, jeudi à Rabat, Mme Mbarka Bouaida, ministre déléguée auprès du ministre des affaires étrangères et à la coopération, lors d'un point de presse qui a suivi la signature d'un mémorandum d'entente dans le domaine judiciaire entre les deux pays. M. Laszlo Trocsanyi, ministre hongrois de la justice, a affirmé, pour sa part, que la coopération juridique entre les deux pays cherche à répondre aux « phénomènes angoissants » du terrorisme et de la migration, qui concerne tout autant l'Europe que l'Afrique, sujets qui ont été soulevé lors de la rencontre, le même jour à Rabat, du responsable hongrois avec le chef du gouvernement, M. Abdellah Benkirane. Le texte signé entre le Maroc et la Hongrie traite en effet, outre d'administration de la justice et d'échange d'expertise judiciaire, des moyens juridiques à mettre en œuvre dans le cadre de la lutte contre le terrorisme et de la question épineuse de la migration. Insistant sur le respect du Droit humains tout autant que celui de l'ordre public, le ministre de la justice hongrois a souligné que, la sensibilité du sujet de la migration donnant à son aspect juridique un aspect prioritaire, il s'agit de trouver les moyens de se montrer solidaires des pays émetteurs de migrants et leur venir en aide. Selon un communiqué du Département du Chef du gouvernement, le ministre hongrois de la justice a exprimé, d'autre part, la volonté de son pays d'entretenir des échanges fructueux avec le Maroc, sous forme de dialogue entre les pouvoirs judiciaire et exécutif et concernant les procédés de présentation des décisions de justice, les moyens de contribution des magistrats à l'élaboration des lois à partir de leurs expériences sur le terrain, ainsi que les différents aspects de développement et de modernisation de l'appareil judiciaire. M. Laszlo Trocsanyi a, par ailleurs, précisé lors du point de presse que, dans le cadre de la prochaine tenue à Marrakech de la COP22, l'aspect juridique de l'évènement a également été soulevé, au cours de ses discussions avec la ministre déléguée auprès du ministre des affaires étrangères et à la coopération. Mme Bouaida, a indiqué, de son côté, que la rencontre avec le responsable hongrois a été l'occasion de soulever la question de l'affaire du Sahara, ainsi que le développement technique relatif au recours présenté par l'Union européenne, dont la Hongrie est membre, contre la décision, politiquement motivée, prise par le Tribunal européen concernant l'accord Maroc-UE sur l'agriculture et la pêche. Mme Bouaida a expliqué qu'il s'agit là d'un parcours juridique qui va prendre pas mal de temps.