L'artiste peintre Loubna Bellamine (née en 1968 à Fès) expose ses œuvres connotatives à la quatrième édition du festival international « Printemps de l'Art » qui se poursuivra jusqu' au10 avril 2016 à Essaouira. Ses œuvres picturales valorisent davantage les ressources naturelles et patrimoniales du Maroc profond : « creuset idéal » pour concocter des « fusions » dans les domaines artistiques, mais aussi dans ce champ encore trop inexploré des « arts plastiques » où les créateurs d'ici et d'ailleurs excellent. Ce qui étonne par son caractère inaccoutumé, par le jeu des formes et des couleurs, suscite des interrogations, génère une douce émotion. Animées par le désir de surprendre sans « époustoufler » ou « abasourdir », les œuvres de l'artiste Loubna Bellamine développent une approche plastique axée sur cette trichotomie suggestive : « l'observation, l'analyse et la synthèse » ; une approche à la fois cérébrale et affective qui saisit donc volontairement par le « singulier », le « particulier » voire « le nostalgique », mais évite d'être inquiétante. L'esthétique peut y régner en maîtresse... En un mot, l'artiste conçoit le monde du rêve et de la réalité, activant des voyages oniriques en nous et en dehors de nous, forçant gentiment l›imaginaire. Juste pour le plaisir du cœur et des yeux. L'artiste interprète à sa manière les scènes pittoresques, en exploitant un langage plastique composte et dynamique : relief, opacité, texture recherchée, lumière abondante, alchimie chromatique, touches tactiles, arrière-fond pour mettre en avant le motif iconographique de, la mise en abîme de des traits saillants, le rythme visuel qui transcende la platitude de la toile dont la profondeur nous fait penser aux chefs d'œuvres emblématiques. Le travail plastique de Loubna Bellamine (vit et travaille à Casablanca) ne s'élabore pas à partir d'une forme oculaire précise, mais à partir d'éléments porteurs bien perçus au niveau conceptuel. Elle se laisse aller au gré de la propre logique de la peinture connotative et sa faculté imaginative. Lorsqu'elle engage son travail, elle n'a pas de procédés préétablis. L'artiste se laisse surprendre par sa pratique et les surprises qu'elle provoque. Le motif en relief est un monde qu'elle affectionne particulièrement. L'inspiration des clins d'œil reflète une époque, un lieu historique et illustre si bien un devoir de mémoire collective. Les traces qui habitent ses œuvres semi abstraites renvoient tel un miroir aux images reconnaissables et mémorisables de l'artiste, passionnée par la recherche à travers ses propres racines, qui révèle aussi un côté migrateur, empreint d'une mystérieuse alchimie de l'imaginaire, c'est comme un appel de mémoire visuelle. Il y a tant de recherche à travers des symboles, des figures où le contraste des couleurs reste dominant et soulignant la portée allégorique des traces en question. Les pinceaux de l'artiste Loubna Bellamine rendent avec une égale extase de jouissance, non seulement les effets de la matière mais aussi la sérénité des couleurs dégradées où l'éclat et la richesse des lumières, témoignent d'une technique magistrale sur le formidable pouvoir des couleurs. Son art est novateur et imposant. Il nous révèle d'une manière plus crue de lumière mystique, de couleurs expressives et de matières insolites ce que le langage conventionnel ne dit pas. Loubna Bellamine a pris part dernièrement aux actes de l'exposition collective « Regards au féminin » initiée par l'Association « Création et Communication » en partenariat avec la Fondation de la Mosquée Hassan II de Casablanca. En 1987, elle est diplômée du Lycée Alkhansae, option « arts plastiques », Casablanca et en 1989, elle est lauréate de l'Académie de Formation aux Arts de la Communication.