Le processus de développement de l'économie marocaine, sa diversification et les réformes engagées en vue de son intégration à l'économie mondiale, ainsi que la dynamique de l'investissement visant à en renforcer le potentiel compétitif global se sont accompagnés par une transformation structurelle du tissu productif national et une croissance soutenue. Malgré ces mutations et progrès qui ont rendu cette croissance moins volatile que par le passé grâce à la dynamisation de certains secteurs traditionnels (agriculture, BTP, commerce, transport,...) et l'émergence de nouveaux métiers à fort potentiel de croissance comme l'offshoring, l'aéronautique et l'automobile, le niveau de développement de l'économie n'était pas suffisant pour permettre au Maroc d' affronter la concurrence mondiale. Plusieurs fragilités structurelles subsistaient. Il s'agit, entre autres, du manque de dynamisme de l'offre exportatrice nationale, sa concentration sur quelques produits et sur quelques marchés, une forte dépendance aux importations incompressibles, la prédominance de produits à basse technologie et à forte intensité en ressources naturelles et enmain-d'oeuvre conjugués à une faible qualification de la main d'oeuvre et de la productivité comparativement à des pays concurrents particulièrement asiatiques. Dans une étude intitulée « Décomposition de la compétitivité structurelle du Maroc : Marges intensives et extensives de nos exportations », le Direction des études et des prévisions financière du ministère de l'Economie et des finances s'est employée à explorer le potentiel d'exportation de l'économie nationale, sa compétitivité et les enjeux posés en termes de prix, de qualité, d'emploi et de marges intensives et extensives. L' étude de la DEPF a, dans une première approche, procède à une décomposition des parts de marché en quatre facteurs : l'effet compétitivité, la spécialisation géographique, la spécialisation sectorielle et l'effet d'adaptation à la demande mondiale. Après avoir présenté l'approche méthodologique, l'étude analyse l'évolution de la part de marché du Maroc au niveau global et sectoriel et les résultats de la méthode de décomposition de la variation de la part de marché du Maroc. Elle a, dans ce cadre, analysa l'évolution de la part de marché du Maroc au niveau global et sectoriel et les résultats de la méthode de décomposition de la variation de la part de marché du Maroc qu'elle a adoptée. Dans un contexte mondial fortement concurrentiel et en perpétuelle mutation, la recherche de la compétitivité constitue un souci majeur et permanent. Au niveau macroéconomique, la compétitivité d'une économie nationale désigne la capacité de son secteur productif à satisfaire la demande intérieure et étrangère, de fait, les parts de marché relatives à l'exportation sont souvent utilisées comme indicateur de la compétitivité commerciale d'un pays.. L'analyse de cet indicateur pour le cas du Maroc montre une quasi-stagnation au cours de la dernière décennie autour de 0,13%, alors que certains pays concurrents ont amélioré leurs performances à l'export durant cette période. C'est le cas de l'Egypte qui a vu sa part de marché mondial croître entre 2000 et 2014 de 0,08% à 0,19%, de la Turquie (de 0,4% à 0,9%), de la Pologne (de 0,5% à 1,1%), du Brésil (de 0,9% à 1,3%), de l'Inde (de 0,7% à 1,7%) et surtout de la Chine dont la part est passée de 3,9% à 12,3%. Le fait que la croissance des exportations marocaines ne puisse dépasser significativement la croissance des importations mondiales peut s'expliquer par trois grands facteurs : -une spécialisation sectorielle dans des biens pour lesquels la demande augmente à un rythme relativement lent, -une orientation géographique vers des marchés à croissance plus lente ou -l'incapacité à livrer une concurrence efficace à l'échelle internationale, soit, en d'autres termes, une perte de compétitivité. Une décomposition de la croissance des exportations permet de juger de l'importance de ces différents facteurs. En effet, une simple analyse de la part de marché ne permet pas d'expliquer l'origine des gains ou pertes de parts de marché au niveau d'un pays. Il est important de distinguer dans ces variations ce qui relève de la pure compétitivité ou des effets de structure, qu'elle soit géographique ou sectorielle. La « Constant Market Share Analysis » constitue, à cet égard, une approche commune et instructive. Afin d'expliquer l'évolution de la part de marché à l'exportation du Maroc entre 2000 et 2014, l'étude de la DEPF procède à l'application d' une analyse en parts de marché constantes en s'inspirant de la méthodologie du Centre de Commerce International (ITC) qui décompose les parts de marché en quatre facteurs : l'effet compétitivité, la spécialisation géographique, la spécialisation sectorielle et l'effet d'adaptation à la demande mondiale.