La Hongrie envisage de fermer ses centres pour migrants, a annoncé le gouvernement, un signal fort de l'opposition de ce pays à l'accueil de réfugiés au moment où les dirigeants de l'UE doivent présenter vendredi à la Turquie leur «position commune» dans ce dossier. «Le gouvernement a autorisé le ministre de l'Intérieur, Sandor Pinter, à fermer les centres d›accueil hongrois», a indiqué vendredi le cabinet du Premier ministre conservateur Viktor Orban dans un communiqué. Le ministre «devra examiner s›ils seront encore nécessaires à l›avenir». Selon l›ONG Comité d›Helsinki, quelque 1.600 personnes étaient hébergées dans les six centres d›accueil de Hongrie au 1er mars. Le gouvernement ne fournit pas de chiffres. Ces six centres seraient remplacés par deux «sites gardés» à Kormend et Szentgotthard, près de la frontière autrichienne, a précisé le gouvernement. Selon la presse hongroise, ces sites abriteraient de simples tentes. Fermement opposé à l›accueil de migrants, le gouvernement hongrois considère comme un délinquant tout migrant qui traverse la clôture barbelée érigée à l›automne par Budapest aux frontières serbe et croate du pays. Près de 2.200 migrants ont depuis lors été condamnés à être expulsés de Hongrie pour «franchissement illégal de la frontière». Trois ont écopé de peines de prison ferme. Le pays, qui avait vu transiter quelque 400.000 personnes avant l›érection des clôtures, refuse tout quota contraignant de répartition de réfugiés à l›échelle européenne, notamment dans le cadre d›un accord que les Vingt-Huit doivent présenter vendredi à la Turquie.