Ils sont nombreux à vouloir la tête des Musulmans, chacun à sa façon et pour des raisons que la raison refuse de reconnaître. L'un des mouvements anti-islam né en Europe, PEGIDA, acronyme allemand pour désigner les «Européens patriotes contre l'islamisation de l'Occident», trouve des adeptes au Canada qui décident de former leur propre groupe PEGIDA Québec. Cette association se veut un mouvement « non raciste, non xénophobe et non islamophobe » qui n'a d'autres prétentions que de protéger ses « valeurs démocratiques », le principe de « l'égalité hommes et femmes », sa langue, sa culture et son identité », entre autres supposés principes. Extrémisme déguisé... S'activant sur les réseaux sociaux, ils sortent le grand jeu en organisant, pour la seconde fois, une manifestation annoncée à cor et à cri à Montréal durant le mois de février 2016. Ils se passent le mot à travers la page Facebook du groupe et se donnent rendez-vous afin d'« informer et conscientiser la population au problème de la radicalisation au Québec», comme on peut lire sur la page en question. Arrivés sur les lieux du rendez-vous, c'est la déconfiture totale. Les nombreux manifestants sont majoritairement des protestataires pro-immigration, des policiers alors que le groupe antimusulmans compte une poignée de manifestants qui finissent par battre en retraite devant le nombre des pro-immigrants et la fermeté des forces de sécurité. La première manifestation du groupe remonte à mars 2015 dans le secteur du Petit Maghreb, un quartier qui rassemble des mosquées et des commerces dépendant de Montréalais d'origine algérienne, marocaine et tunisienne, dans le but de stopper «l'Islamisation de l'Occident», opération avortée par le surnombre des opposants, encore une fois. L'instigateur du rassemblement s'est fait un devoir de dénoncer « l'islamisation » de l'Occident, en général, et du Québec, en particulier : « L'islam doit se réformer ou quitter l'Occident », a déclaré celui qui qualifie son engagement de patriotique. La formation de ce groupe a été vigoureusement critiquée et l'Assemblée nationale s'est toujours opposée à ce nouveau groupe extrémiste déguisé. Les mosquées, autre cible de PEGIDA Par ailleurs, comme les lieux de culte font partie des « principes » du groupe extrémiste, les mosquées deviennent leur exutoire de choix. L'appel est vite lancé aux amis virtuels de s'en prendre aux temples musulmans : « Voici une liste de toutes les mosquées à Montréal. Vous devez agir !! Concertation/réflexion/tactique d'opération. (...) ». Des propos on ne peut plus explicites sur les intentions désobligeantes du groupe. Le message finit effacé à cause du tollé qu'il a suscité et de son caractère haineux et incitatif au saccage, malgré tous les efforts du fauteur de troubles du réseau social qui justifie son action d'appel à agir sur internet et non une attaque « physique » des mosquées : « Je procède à un criblage d'attaques informatiques » contre les mosquées, a-t-il affirmé, ajoutant avoir « pour objectif de couper leurs communications ». Le mouvement PEGIDA n'est pas le «bienvenu à Montréal», comme l'a fait savoir le maire de Montréal lors d'un point de presse, Denis Coderre : «Je condamne fortement tout ce qui touche l'islamophobie et les gestes antisémites. On a une communauté musulmane extraordinaire, Montréal est une ville de diversité et on a une belle quiétude».