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L'effondrement d'immeubles à Casablanca et Fès révèle la piètre qualité des constructions et des contrôles : Coupable laisser-aller des autorités compétentes
Trois personnes ont été blessées, dont une grièvement, dans l'effondrement, lundi matin, d'un immeuble de quatre étages au quartier Californie de l'arrondissement Aïn Chok, à Casablanca. Les blessés ont été évacués à l'hôpital Sekkat du même arrondissement. Deux à trois ouvriers, qui se trouvaient sur le chantier de construction de la résidence dite « Jawharat California », appartenant au Groupe Boudrika, seraient toujours sous les décombres, selon des sapeurs pompiers, mais on ne sait toujours pas, au moment où nous mettions sous presse, s'ils sont encore en vie ou décédés, nous rapporte notre correspondant sur place. Des représentants des autorités locales, des policiers et la Protection civile se sont rendus sur les lieux de ce drame et des efforts inlassables sont actuellement fournis, à l'aide d'une pelleteuse, pour secourir les ouvriers enfouis sous les ruines du bâtiment effondré. On ignore pour le moment les raisons de cet effondrement, survenu vers 9 heures du matin, alors qu'une enquête est ouverte pour en déterminer les circonstances. La veille, c'est un immeuble de trois étages, situé au quartier Aïn Noqbi, à Fès, qui s'est également effondré, heureusement sans faire de victimes, apprend-on auprès des autorités locales de la Préfecture de Fès. Selon les premiers éléments, l'effondrement n'a fait aucune victime parmi les habitants de l'immeuble, qui ont réussi à évacuer les lieux avant l'écroulement total de l'immeuble, précisent les mêmes sources. Aussitôt informé, le wali de la région Fès-Meknès s'est rendu sur les lieux en compagnie des autorités locales, sécuritaires et des éléments de la Protection civile pour apporter toute l'aide nécessaire aux 10 familles affectées qui ont été hébergées. A cet effet, un périmètre de sécurité a été mis en place autour de l'immeuble effondré et il a été procédé à l'évacuation des maisons avoisinantes, en attendant la réalisation d'une expertise architecturale. Dans les deux cas, il ne s'agit ni d'habitats menaçant ruine dans d'anciennes médinas, ni d'habitats insalubres, dans des quartiers anarchiques, mais bel et bien d'immeubles censés remplir toutes les conditions de sécurité imposées par la loi. Sans préjuger des résultats des enquêtes qui vont être menées pour déterminer les causes de ces effondrements et des responsables qui doivent en assumer les conséquences, ces deux tristes évènements n'en interpellent pas moins sur la validité des mesures de contrôle de la qualité des constructions, préalables à l'octroi du permis d'habiter, et la crédibilité des organismes publics qui les octroient. Et ce, sans parler de la valeur accordée à la vie humaine par des entrepreneurs en construction mus par l'avidité, quand on en prend en considération les victimes innocentes de ces catastrophes, qui sont loin d'être naturelles, même si la piètre qualité des édifices qui s'effondrent est souvent révélée par des conditions atmosphériques, qui ne sont même pas extrêmes. Ce n'est sûrement pas avec des opérateurs en construction dénudés de toute probité et des (ir)responsables publics qui n'accomplissent par leurs devoirs et délivrent des permis d'habiter, sans vérifier si les édifices érigés sont dignes d'accueillir des êtres humains en toute sécurité, que le Maroc pourra prétendre émerger en tant que nation qui pèse sur la scène internationale. La crédibilité aux yeux du monde a besoin de solides fondations que de simples intempéries ne sauraient démolir.