Il y a au moins une maladie qui n'a pas de traitement au Maroc. On Peut consulter après de spécialistes au Maroc. On peut déceler le mal, mais pour un traitement, il faut aller le chercher à Sebta, en Espagne, bref quelque part où il faut avoir un passeport et un visa pour chercher le médicament. Cette maladie s'appelle le Trouble Déficit d'Attention Hyperactivité (TDAH). Ce TDAH est le premier motif de consultation en pédopsychiatrie dans plusieurs pays industrialisés. En France il touche entre 3,5% et 5,6% des enfants. Au Maroc il existe, mais malheureusement on ne dispose pas de données statistiques relatives à la prévalence du trouble. Vous me direz que ce n'est pas une raison pour qu'on n'ait pas de médicaments à portée, je vous l'accorde. Surtout quand on sait que les pédopsychiatres marocains reçoivent de plus en plus d'enfants en souffrance en raison de troubles du comportement qui nuisent à leur adaptation sociale et handicapent à des degrés différents le quotidien de ces enfants. . Et si les causes exactes du trouble ne sont pas déterminées, des recherches portent néanmoins sur les facteurs neurobiologiques où les causes génétiques liées à ce trouble sont considérées comme importantes pour expliquer son apparition. Quand on parle de TDAH, cela recouvre généralement deux catégories de problèmes : Des difficultés d'attention et /ou un déficit de contrôle entrainant hyperactivité et impulsivité. Quand les troubles d'attention, l'hyperactivité ou l'impulsivité sont trop importants, les enfants peuvent être mis en difficulté dans leurs apprentissages, leurs relations avec autrui ou dans leur estime de soi. Le traitement bien compris comprend classiquement trois axes complémentaires: Un accompagnement psychologique de l'enfant et des parents (soutien et guidance éducative), une remédiation neuropsychologique et un traitement médicamenteux, éventuellement. Ces trois axes ont leurs indications et leurs limites. Le médicament ne rend pas l'enfant plus intelligent mais lui permet de mieux utiliser ses ressources. Comme il ne donne cependant pas d'emblée à l'enfant la maitrise des " outils " qu'il n'a pas appris à utiliser, il est souvent nécessaire d'envisager aussi une rééducation des fonctions d'attention et/ou de contrôle qui sont perturbées. La principale molécule prescrite dans ce trouble (le Methylphénidate) n'est pas commercialisée au Maroc. Cela représente une entrave à la prise en charge thérapeutique, quand le traitement médicamenteux est nécessaire, et une charge supplémentaire pour les familles en souffrance qui doivent aller chercher le traitement en Espagne ou en France. Cette éventualité n'étant pas à la portée de tous, nous nous retrouvons devant une forme de discrimination qui porte directement atteinte aux droits des enfants de recevoir des soins adaptés dans leur propre pays et qui soient disponibles pour tous. L'Association Marocaine de Psychiatrie de l'Enfant et de l'Adolescent (AMPEA) organise une journée d'étude autour du TDAH, et ce le 16 Janvier 2016, à Rabat au centre de conférences de la Fondation Mohammed VI des Œuvres Sociales pour l'Education- Formation. Elle espère, au terme de cette journée qui regroupera des experts nationaux et internationaux dans ce domaine, pouvoir éclairer les professionnels de santé concernant les avancées scientifiques dans la compréhension et la prise en charge de ce trouble, et sensibiliser l'opinion publique ainsi que les décideurs au sein du ministère de la santé afin que les enfants marocains puissent à leur tour avoir accès au traitement.