La reprise du marché boursier marocain ne peut se faire qu'à travers une vraie dynamique économique, notamment des secteurs cotés, estiment des analystes d'Upline Securities. Dans son "Upline Yearly 2015", la société de bourse souligne que cette reprise devrait permettre à la fois de restaurer la confiance des investisseurs, améliorer les performances financières des sociétés cotées pour les rendre plus attractives et encourager les introductions en Bourse (IPO) pour une meilleure atomicité du marché. Après une année 2014 légèrement haussière, poursuit la même source, les opérateurs du marché pouvaient légitimement anticiper un rebond en 2015, s'appuyant en cela sur un apaisement des tensions sur les liquidités, une légère reprise de l'économie et à une baisse des taux obligataires (effet d'arbitrage favorable à l'action). "Or, la réalité est que le marché marocain subit des contraintes de fond qui l'empêchent de décoller, notamment, un manque d'alternative d'investissement pour les institutionnels qui se trouvent liés au marché marocain du fait d'une politique de change peu flexible", relèvent les analystes financiers. "Cette situation limite la volatilité du marché et crée une situation d'attentisme matérialisée par un manque de volumétrie", ont-ils ajouté. La filiale du Groupe Banque Populaire a également mis en avant "une altération de la confiance des intervenants dans le marché, du fait de la communication défaillante de quelques sociétés cotées en période de crise, ainsi que la concentration de la volumétrie et de la capitalisation boursière sur une poignée de sociétés". "Cette configuration limite de manière considérable les possibilités de stock picking. A titre d'exemple, et pour une capitalisation 20 pc supérieure à celle du Maroc, le marché égyptien compte 163 sociétés cotées (2,2 fois le Maroc), pour une profondeur 4 fois supérieure à celle du Maroc (une volumétrie de près de 12 milliards de dollars américains "MMUSD", contre 3 MMUSD pour le Maroc)", a-t-elle fait remarquer. Pour 2016, Upline Securities pense que les perspectives demeurent mitigées, compte tenu de la conjonction de plusieurs facteurs, positifs et négatifs. Pour les premiers, la société de bourse met en exergue le niveau de valorisation qui devient très attractif, notamment, pour quelques valeurs, un rendement obligataire qui devrait demeurer à des niveaux bas, outre le lancement attendu du marché à terme, après le récent changement du statut de la Bourse et démutualisation de son capital. Cet évènement devrait en principe aider à améliorer la liquidité sur le marché, a-t-elle ajouté. S'agissant des facteurs négatifs, les analystes d'Upline Securities évoquent "une croissance économique qui s'annonce relativement faible, plombée, notamment, par une saison agricole peu favorable, un attentisme persistant des institutionnels locaux qui préfèrent rester cash plutôt que d'investir sur le marché action, et des places financières voisines très compétitives par rapport à celle du Maroc". En termes de stratégie d'investissement, les analystes "restent prudents quant à l'évolution du marché, et recommandent, dans ce sens, d'investir, sur un horizon moyen terme, dans des valeurs offrant le couple rendement upside le plus intéressant". Ils ont noté, à ce propos, que l'investissement court terme s'avère assez risqué pour le moment, même avec une stratégie de stock picking adéquate, du fait du manque de liquidité qui sévit sur le marché.