Les quatre syndicats : Union marocaine du travail (UMT), Confédération démocratique du travail (CDT), Union générale des travailleurs du Maroc (UGTM) et Fédération démocratique du travail (FDT) ont vigoureusement réagi au projet gouvernemental d'engager la procédure de discussion au parlement et d'adoption des textes relatifs à la réforme du régime de retraite de la Fonction publique et des collectivités locales sans consultation des représentants des salariés. Aussi, ils tirent la sonnette d'alarme quant aux graves conséquences de ce qu'ils considèrent comme une démarche unilatérale de la part de l'Exécutif dans un dossier aussi lourd et important qui concerne des centaines de milliers de personnes et leurs ayants droit. Dans un communiqué dont copie nous est parvenue, les quatre centrales se disent, en effet, surprises par l'insertion de ce dossier à l'ordre du jour du Conseil de gouvernement de ce jeudi 7 janvier, défiant ainsi superbement la position du mouvement syndical national et ignorant son rejet, au nom des fonctionnaires et de l'ensemble des salariés, de ce que le gouvernement tient absolument, et envers et contre tous, à présenter comme une réforme. C'est donc unanimes que les quatre centrales assimilent cette démarche à une provocation et un procédé inadmissible car susceptible d'exacerber davantage les tensions sociales et d'obliger les syndicats à se rebiffer et à poursuivre l'exécution de leur programme de protestations, voire à envisager d'autres formes de lutte plus virulentes contre les décisions et mesures anti-populaires de l'Exécutif. Le communiqué déplore, à ce propos, le manque de clairvoyance du gouvernement et son refus de tirer les enseignements des précédentes étapes et batailles de la classe ouvrière ainsi que son ignorance des intérêts supérieurs de la nation, de l'ampleur des défis et des appels à un dialogue national serein et inclusif afin de parvenir à une formule aussi consensuelle et équitable que possible au sujet de ce dossier. Soulignant leur grand étonnement face à la persistance du gouvernement dans sa démarche unilatérale et son ignorance systématique des intérêts des fonctionnaires et de l'ensemble des salariés, les centrales syndicales, poursuit le communiqué, tout en réaffirmant leur refus catégorique et de principe de toute réforme des caisses de retraite qui se ferait au détriment des intéressés et reposerait sur l'allongement de l'âge, l'augmentation du taux de cotisation et/ou la réduction des pensions, et tout en avertissant le gouvernement quant aux graves conséquences de ses décisions unilatérales et inconsidérées au sujet de la prétendue « réforme », s'élèvent avec force contre la propension de l'Exécutif à faire cavalier seul à travers des décisions pouvant avoir des retombées négatives sur les fonctionnaires et l'ensemble des salariés et dénoncent son refus obstiné de tenir compte des initiatives et suggestions du mouvement syndical. Ils font endosser, par conséquent, la responsabilité de la dégradation du climat et de la paix sociaux au gouvernement et à lui seul, du fait de son entêtement à exclure les représentants des travailleurs et des salariés et du gel du dialogue social et réaffirme l'engagement des syndicats sus-mentionnés à défendre, par tous les moyens à leur disposition, les droits et revendications légitimes de la classe laborieuses. Le communiqué réitère, enfin, l'appel des quatre centrales à l'ensemble des forces vives, politiques, humanitaires et de la société civile à soutenir la classe ouvrière et à appuyer ses revendications, de même qu'il invite cette dernière à davantage de mobilisation et d'engagement pour défendre et préserver ses droits et protéger ses acquis.