Parmi les acteurs français d'origine maghrébine qui se sont frayé une bonne place au cinéma, figure Mehdi Nebbou, cet acteur qui nous a familiarisés aux personnages atypiques, complexes, obscurs, cependant indispensables au développement de toute fiction. En fait, qui est Mehdi Nebbou? Mehdi Nebbou est un acteur français, né à Bayonne (Pyrénées-Atlantiques) le 10 janvier 1974. D'une mère d'origine allemande et d'un père algérien, Mehdi Nebbou a passé son enfance au Pays basque, à Bayonne. Il part en août 1989 s'installer à Berlin en Allemagne, trois mois avant la chute du mur en novembre 1989. Il travaille pendant plusieurs années comme serveur puis comme barman dans plusieurs cafés et clubs de Berlin avant de partir en 1992 pour l'Italie. Il y sera d'abord animateur de village vacances en Toscane et fera des spectacles de théâtre avec des enfants, puis vivra pendant deux ans dans un camping-car à Merate, entre Milan et le lac de Come, et y fera un apprentissage de menuisier. En 1994, il rentre, toujours dans son camping-car, à Berlin et se présente à l'examen d'entrée de l'Académie allemande du film et de la télévision de Berlin, où il y étudiera la réalisation pendant cinq ans. Il rencontrera lors d'un voyage au Maroc, la photographe Nouma Bordj avec qui il a aujourd'hui une petite fille. En 1999, c'est en aidant un étudiant de son école, Fílippos Tsítos, au casting que ce dernier décide de lui faire passer des essais pour l'un des rôles principaux. Mehdi Nebbou fait alors ses premiers pas en tant qu'acteur en 2001 dans "My Sweet Home", qui se voit présenté en compétition à la Berlinale 2001. Après avoir reçu son diplôme de réalisateur, Mehdi Nebbou enchaine pendant trois ans différents boulots de techniciens sur les plateaux de tournage. Il est monteur de nombreux films documentaires dont "Das Wunder von Kaufbeuren" de Christine Kugler et Gerald Maas. Il est également premier assistant réalisateur sur le film "Endstation Tanke" de Nathalie Steinbart en 2001, et régisseur sur une dizaine de longs-métrages dont "J'ai tué Clémence Acéra" de Jean-Luc Gaget la même année. En 2004, le réalisateur Samir Nasr lui offre son premier rôle principal dans "Présumé Coupable", film sorti en 2005 qui obtient un Golden Gate Awards au Festival international du film de San Francisco. La même année, il tient le premier rôle de "Schläfer" de Benjamin Heisenberg, film allemand encensé par la critique et présenté au Festival de Cannes 2005 dans la sélection « Un certain regard ». Dès lors, sa carrière en Allemagne prend un tournant considérable, et, aidé par ses compétences polyglottes (il parle couramment le français, l'anglais, l'allemand, l'italien et l'arabe), il voit les portes du cinéma international s'ouvrir. Steven Spielberg lui propose le rôle d'Ali Hassan Salameh (considéré comme le cerveau du Septembre Noir) dans son film "Munich" de 2005, suivi par Hal Hartley qui le fait jouer aux côtés de Jeff Goldblum dans "Fay Grim" en 2006. En 2007, il reçoit le prix "First Steps" du meilleur espoir masculin pour son rôle dans le film "Teresas Zimmer" de Constanze Knoche. Il obtient son premier rôle dans un film français en 2006, celui du gangster Hicham dans "Truands" de Frédéric Schoendoerffer, aux côtés de Béatrice Dalle, Benoît Magimel et Philippe Caubère. L'année suivante, en 2007, il enchaîne les tournages de films français : José Lazaga dans "Les Liens du sang" de Jacques Maillot avec Guillaume Canet et François Cluzet, un arnaqueur dans "Ca$h" d'Éric Besnard avec Jean Reno et Jean Dujardin, et un agent de la DGSE dans "Secret défense" de Philippe Haïm aux côtés de Gérard Lanvin et Simon Abkarian. En parallèle, il continue sa carrière à Hollywood et partage l'affiche avec Leonardo DiCaprio et Russell Crowe dans le film "Mensonges d'État" de Ridley Scott en 2008. La même année, Mehdi Nebbou fait ses premiers pas à la télévision dans "Engrenages" (Saison 2).