Avec « Secret défense », Philippe Haim tenait à montrer le renseignement sous la seule forme qui l'intéresse, celle de la manipulation des sources humaines et les répercussions psychologiques que celles-ci subissent. Le but était de mettre en scène deux parcours humains parallèles, deux destins contraires mais pourtant complémentaires. Même si tout les oppose, même si tout les différencie, ces deux parcours participent d'un seul et unique destin, celui de jeunes gens broyés par des machines de guerre qui les utilisent en les manipulant. Concernant l'écriture du scénario, Philippe Haim a d'abord rédigé une note sur la DGSE la plus complète possible ainsi que les défis et menaces auxquels semble avoir répondre le service. Après cela, il a composé un traitement d'environ vingt pages, puis trois versions sur cette base tout en travaillant parallèlement avec plusieurs consultants. Genre exploité régulièrement aux Etats-Unis, les films d'agents secrets plutôt rares en France, voire en Europe comme en témoigne « La vie des autres », venu de nulle part. De mémoire, seuls « Les patriotes » en 1994 et « Agents secrets» en 2004 nous ont marqués comme des films français d'espions à la fois populaires et ambitieux, le premier étant aujourd'hui daté dans son propos, et le second est particulièrement endormant. Avec « Secret défense », Philippe Haim revient fin 2008 à la charge avec un sacret paquet d'arguments pour relancer le genre. Si l'on devait expliquer la réussite de « Secret défense en un point, se serait son écriture, source des multiples forces du film : rythme effréné, richesse, ambition, histoire, personnage, dialogue et intelligence du propos. Ce à quoi il faut rajouter une interprétation des acteurs absolument parfaite, un vrai sens du suspense, une mise en scène ultra léchée et surtout des thèmes sans concession, tapant autant sur les méthodes des groupes terroristes que sur celles des services secrets, que dans l'absolu ne valent guère mieux. Avec ça, on se demande comment l'équipe du film, qui s'est octroyée l'aide de véritables agents comme consultants, a pu accoucher d'une œuvre aussi radicale. Si « Secret défense » est avant tout une œuvre de fiction, Philippe Haim a souhaité s'entourer de consultants qui ont participé à l'écriture du scénario et ont ainsi pu garantir l'exactitude des situations et le profil des personnages : Malek Chebel, islamologue et docteur en psychologie clinique, Anne Giudicelli, ancienne journaliste, spécialiste du monde arabe et musulman, Eric Denece, ancien officier de renseignement ; Jean-Pierre Lasserre, ancien officier traitant et chef de poste à la DGSE, Antoine Sfeir, rédacteur en chef des « Cahiers de l'Orient », Jean Guisnel, grand reporter au « point » et Stephane Berthomet, ex-capitaine à la Division Nationale Anti-Terroriste. A l'origine, Melanine Laurent devait interpréter le rôle de Diane, incarnée finalement par Vahina Giocante. Pour cette dernière, le travail de préparation a été intense. Elle a même dû apprendre quelques bases d'arabe littéraire et a dû intégrer les attitudes corporelles de son personnage qui vont de la provocation pure et simple au recroquevillement. Fiche technique Titre original : Secret défense Origine : France Année : 2009 Durée : 1 h 40 mn Réalisation : Philippe Haim Scénario : Philippe Haim - Julien Sibony D'après une idée de : Philippe Haim Collaboration au scénario : Nathalie Carter Image : Jérôme Almeras Musique : Alexandre Azaria Montage : Sylvie Landra Décors : Ambre Sansonetti Costumes : Eric Perron Maquillage : Frederic Ney Son : Pierre Gamet Casting : Sylvie Peyricq Script : Marie Cannesseaux Directeur de production : Jacques Artex Producteur : Yves Marmion Producteur exécutif : Olivier Thaon Production : UGC (France), France 3 (France), Agora Films (Maroc) Interprètes : Gerard Lanvin, Vahina Giocante, Nicolas Duvanchelle, Simon Abkarian, Rachida Brakni, Mehdi Nebbou, Kamal Belghazi, Malek Chebel Résumé du film Chaque jour, mouvement terroristes et services de renseignements se livrent une guerre sans merci au nom d'idéologie que tout oppose. Pourtant, terroristes et agents secrets mènent presque la même vie. Condamnés à la clandestine, ces stratèges de la manipulation obéissent aux mêmes méthodes. Alex et Al Barad sont deux d'entre eux. A la tête du contre terrorisme de la DGSE pour l'un et d'un réseau terroriste pour l'autre, ils s'affrontent en utilisant les armes les plus redoutables, les êtres humains.