Le jeudi 17 décembre, des milliers d'enseignants stagiaires, accompagnés de leurs membres de famille, sont encore une fois sortis à Rabat pour exprimer leur indignation et manifester contre le décret 2-15-588 lié à l'annulation de l'intégration automatique dans la fonction publique en vigueur depuis plusieurs années. En brandissant de nombreuses pancartes de « colère », le but était aussi de réclamer l'abolition du décret 2-15-589 qui consiste à réduire de 50% le montant de la bourse (qui est passé de 2.500 DH à 1200 DH) octroyée mensuellement à ces futurs enseignants. Cette marche blanche a été encadrée par des instances des forces de sécurité qui ont strictement interdit aux manifestants d'accéder au siège du ministère de l'Education. Ainsi, d'après la Coordination Nationale des enseignants stagiaires, le boycott des cours serait maintenu et d'autres « marches de colère » auraient lieu jusqu'à la suppression totale de ces deux décrets. Il y a vraiment de quoi s'inquiéter : comment peut-on prétendre parler d'un système éducatif réformé quand on prive l'enseignant de ses droits les plus élémentaires ? Comment peut-on prétendre améliorer la qualité de l'enseignement au Maroc si le secteur souffre d'une insuffisance des ressources humaines ? Face à ces questions, les responsables sont appelés à revoir leur stratégie de réforme.