Quatre kamikazes, membres présumés du groupe djihadiste Boko Haram, ont tué quinze personnes et en ont blessé 130 autres samedi sur l'île de Koulfoua, sur le lac Tchad, rapporte la télévision publique tchadienne. «Le bilan provisoire s'établit à 19 morts, dont les quatre kamikazes, et 130 blessés», a-t-elle annoncé. Un précédent bilan avancé de sources proches des services de sécurité tchadiens faisait état d'une trentaine de morts. Des milliers de personnes fuyant les violences du groupe islamiste nigérian ont trouvé refuge sur cette île cette année et un responsable des Nations unies a déclaré qu'un nombre indéterminé de ces réfugiés se trouvaient toujours sur place. Deux des kamikazes ont fait exploser leurs charges en plein marché, un troisième dans une rue alors que la foule s'enfuyait, a-t-on déclaré de source proche des services de sécurité. Les autorités tchadiennes ont décrété début novembre l'état d'urgence dans la région du lac Tchad à la suite d'une série d'attaques djihadistes, notamment un double attentat suicide qui avait fait 12 morts. Ces mesures d'urgence compliquent le travail des organisations humanitaires qui cherchent à venir en aide aux 60.000 personnes déplacées vivant dans la région. «Il faudra que l'armée organise des évacuations, avec l'aide des ONG et de l'Onu, en direction de centres d'accueil comme celui de Bol», a déclaré Florent Mehaule, chef de bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations unies à N'Djamena. Il a précisé que la plupart des personnes déplacées étaient arrivées dans la région en avril dernier, fuyant les combats entre soldats tchadiens et djihadistes au Niger et au Nigeria. Une force régionale de 8.700 hommes réunissant le Tchad, le Niger, le Bénin, le Nigeria et leCameroun a été officiellement mise en place en août pour mener des opérations contre Boko Haram.