Bonjour la dégringolade. Plus dure sera la chute. Qu'arrive-t-il au Moghreb de Fès? Bons derniers avec six malheureux points après neuf journées de Botola Pro, les Jaunes du MAS sont en pleine déconfiture et ont plongé leurs très nombreux supporters dans la ville de Fès et partout ailleurs dans le pays dans un climat d'inquiétude et d'angoisse. Et pourtant, les Fassis avaient montré de très belles choses et démontré des dispositions techniques et tactiques qui laissaient présager d'une très belle saison. Alors comment expliquer cette inattendue descente aux enfers ? Est-ce le fruit d'une mauvaise préparation, d'instabilité technique ou d'absence d'un leader ou meneur d'hommes dans le groupe? Il se peut qu'il s'agisse des trois facteurs en même temps auquel on ajoutera volontiers un flagrant manque de réussite. En effet, face au Raja à Casablanca Kone se présente tout seul devant Anas Zniti, une vieille connaissance qui évoque de magnifiques souvenirs tiens, et met la balle dans le décor ratant l'occasion de tuer le match avant que le Raja ne renverse la situation. Face au MAT à Tétouan la semaine dernière, c'est au tour de Bencherki de rater un face-à-face devant le gardien. Et dimanche dernier, Sidibé ne dérogera pas à la règle face aux FAR alors qu'il y avait franchement mieux à faire. A force de rater les occasions qu'ils savent très bien créer sur des actions construites de belle manière, les joueurs du MAS ont cédé au doute car au fil des échecs la confiance s'est évaporée. Denis Lavagne, le nouvel entraîneur des Jaunes, ne s'est pas trompé déclarant après la défaite face aux FAR: « Je n'ai rien à reprocher à mes joueurs. Cependant, un grand travail nous attend surtout en ce qui concerne l'animation offensive qui doit être revue et corrigée ». En effet, de grands efforts devront être déployés sur le plan mental et psychologique. Fès, temple de l'ingratitude... Si on laisse de côté les vestiaires, il est certain que l'équipe du MAS souffre d'un environnement malsain avec les crises à répétition qui secouent le comité. Il est désespérément écœurant que des tensions internes éclatent régulièrement deux ou trois fois par an, ce qui déstabilise durablement le club en raison du climat détestable qui sévit. Non seulement certains membres sont très doués pour semer la zizanie et souffler le chaud et le froid, mais il est certain que le clivage entre les dirigeants de Fès et ceux qui habitent Rabat ou Casablanca est devenu un fardeau insoutenable. Sans oublier l'ingratitude totale qui règne à tous les niveaux. Marwan Bennani qui avait offert à Fès une glorieuse épopée mémorable et inespérée a été traîné vers la sortie comme un moins que rien et traité de tous les noms d'une manière vulgaire et indigne. Ahmed Mernissi qui, lui, avait tout donné au MAS foot mais également basket avec qui il avait remporté deux coupes d'Afrique et pas moins de dix titres nationaux entre coupe et championnat, lui aussi n'a pas droit à un meilleur traitement et récolte une bien belle ingratitude. Sans oublier les Abdelhak Marrakchi et d'autres... Touche pas à mon MAS! Tant que sévira la désinvolture des adhérents et celle de ceux qui leur servent de relais à l'intérieur du comité et dans les gradins, voire même dans les médias, il ne faudra s'attendre à rien de bon au Moghreb de Fès. Il faut même plutôt craindre le pire pour ce club. Un millionnaire qui a du temps et de l'argent à consacrer au MAS, qu'il vienne du Souss, du Dakota ou du Cap Vert, il est le bienvenu. Les Jaunes ont besoin de tous les hommes et les femmes qui aiment cette équipe et qui ont quelque chose à apporter. Pour le moment, des énergumènes ont fait trop de mal à ce club avec les résultats que l'on sait. Le moment est venu d'en finir au plus vite et laisser tranquille le MAS. En espérant qu'il est encore temps de rectifier le tir.