L'augmentation des salaires revendiquée par les médecins internes et résidents en grève, coûterait 2,185 milliards de dirhams (MMDH) a indiqué, mercredi à Rabat, le ministre de la Santé, El Houssaine Louardi. «Le gouvernement ne peut pas s'engager à prendre en charge actuellement cette augmentation, car il faut du temps pour répondre à une telle revendication», a souligné le ministre qui s'exprimait lors d'un point de presse consacré à la présentation des données sur le «Sofosbuvir», médicament contre l'hépatite C et à l'annonce d'un nouveau programme visant à faciliter l'accès aux soins de santé. Cette rencontre a été également marquée par la présentation des nouveautés du secteur et du plan d'action du ministère au titre de 2016. A cette occasion, M. Louardi a fait savoir que les médecins internes, dont le nombre s'élève à 702, revendiquent une augmentation de 3.000 DH, contre 4.000 DH pour les médecins résidents (1.922 contractuels et 1.158 non contractuels). Le ministre a, par ailleurs, salué les efforts consentis par les médecins et l'ensemble des professionnels de la santé à l'échelle nationale, rappelant que le malentendu entre le ministère et les médecins autour du service sanitaire obligatoire a été dépassé, ce qui a permis de conclure un accord incluant 19 points entre les parties concernées. M. Louardi, qui a souligné la nécessité de poursuivre le dialogue, a noté que le dernier document qu'il a reçu de la coordination nationale des médecins internes et résidents comprend sept revendications, dont six ont été acceptées par le ministère. Et d'ajouter que la 7ème revendication relative à l'augmentation des salaires, nécessite plus de temps afin de trouver le meilleure façon pour la traiter, appelant les différentes parties concernées à réfléchir à «une plateforme pour mieux défendre cette revendication». Le ministre de la Santé a, d'autre part, annoncé le lancement, à compter du 1er janvier prochain, d'un programme de nouveaux services destinés à faciliter l'accès des citoyens à des prestations de qualité. Le ministère s'apprête à créer 12 inspections régionales de la Santé et autant de coordinations régionales des droits de l'Homme, en vue de renforcer la collaboration avec l'administration centrale en matière de soins de santé, l'objectif étant de donner corps au chantier de la régionalisation dans ce domaine, a affirmé M. Louardi lors d'un point de presse à Rabat. Parmi les nouveaux services prévus, il a évoqué «Allo rendez-vous» , «Allo réclamation», «Allo poison», «Allo vigilance», «Allo jeunesse», «Ma Santé» et «Assistance médicale d'urgence», un service dédié au transfert des patients par hélicoptère dans les villes de Marrakech, Laâyoune, Oujda, Tanger et Tétouan. Notant que la page du ministère sur le réseau «Facebook» totalisait jusqu'au 24 novembre un total de 26.429 participants, il a mis l'accent sur l'impératif de développer les prestations fournies et d'accélérer le lancement d'autres services dans les délais fixés par le ministère. Nouveau médicament contre l'hépatite C à partir du 10 décembre Le ministère de la Santé a, par ailleurs, annoncé qu'à partir du 10 décembre prochain les patients atteints d'hépatite virale de type «C» pourront bénéficier d'un nouveau médicament d'une efficacité élevée, avec moins d'effets secondaires et moins coûteux. «Ce nouveau médicament est considéré comme le premier traitement sûr et efficace contre l'hépatite C, dont souffrent 625.000 personnes au niveau national», a affirmé le ministre de la Santé El Houssaine Louardi, lors d'un point de presse à Rabat. Il a signalé que ce nouveau médicament à base de «Sofosbuvir», administré par voie orale, est considéré comme un traitement révolutionnaire contre l'hépatite «C», permettant un taux de guérison dépassant les 90 PC avec moins d'effets indésirables. Dans le cadre de la mise en œuvre de la politique pharmaceutique nationale pour encourager la fabrication locale, promouvoir l'utilisation des médicaments génériques et faciliter l'accès des citoyens aux médicaments innovants de manière continue et régulière, le ministère de la Santé a accordé le 5 novembre courant à un établissement pharmaceutique industriel marocain, une autorisation de mise sur le marché d'un médicament générique, à base de «SOFOSBUVIR». Ce médicament a été fabriqué localement par ce laboratoire marocain, conformément aux règles de Bonnes Pratiques de Fabrication applicables à l'échelle internationale. Il sera commercialisé au Maroc à un prix de vente de 3.000 dirhams par boîte, et par conséquent, le coût global du traitement au Maroc sera le plus faible par rapport aux autres pays où le coût atteint les 800 mille DH. Le ministre a également fait état de 31 réductions des prix de médicaments et d'un millier de préparations médicamenteuses, soutenant que la fabrication de ce nouveau médicament au Maroc constitue un prélude pour la fabrication d'autres médicaments onéreux pour le traitement de maladies chroniques, comme le cancer. Il a aussi signalé que le ministère est en contact permanent avec l'Agence nationale de l'assurance maladie pour intégrer ce médicament générique dans la liste des médicaments remboursables, afin d'éviter les dépenses coûteuses et catastrophiques des patients souffrant d'hépatite «C», et en particulier les pauvres et les démunis. Le ministère est en contact permanent avec l'Agence nationale de l'assurance maladie pour intégrer ce médicament générique dans la liste des médicaments remboursables, afin d'éviter les dépenses coûteuses et catastrophiques des patients souffrant d'hépatite «C», et en particulier les pauvres et les démunis. En outre, une nouvelle génération de médicaments anti-hépatite «C» est en cours d'enregistrement par le ministère de la Santé, dans l'objectif d'éradiquer cette maladie dans le Royaume à l'horizon de l'an 2020. De ce fait, le Maroc sera parmi les premiers pays au monde à mettre en place un plan national de lutte contre l'hépatite «C», et ce conformément aux recommandations de l'Organisation mondiale de la santé. D'autre part, la fabrication de ce nouveau médicament anti-hépatite «C» au Maroc sera le début de la production et la fabrication d'un certain nombre de médicaments onéreux utilisés dans le traitement des maladies chroniques telles que le cancer. Enfin, et dans le cadre de la stratégie sectorielle de la santé et de la politique pharmaceutique nationale, le ministère de la Santé veillera en permanence, à réaliser son objectif principal pour assurer l'accès aux médicaments à tous les citoyennes et citoyens marocains, en particulier les médicaments innovants au moindre coût, et ce à travers la promotion des médicaments génériques et l'encouragement de la fabrication locale.