Les participants à une réunion, jeudi à Rabat, ont appelé au renforcement de la coopération internationale afin de lutter contre toutes les formes de la criminalité transnationale. Intervenant à l'ouverture de cette réunion, tenue dans le cadre d'un atelier sur la coopération judiciaire internationale (3-5 novembre) parrainé par le Département d'Etat américain de la justice, le ministre de la Justice et des Libertés, Mustapha Ramid, a affirmé que le choix de Rabat pour abriter cette importante réunion "reflète la confiance ainsi que les relations de coopération distinguées entre le Maroc et les Etats-Unis". Le ministre a relevé que la lutte contre le crime organisé transnational requiert l'unification des efforts, la mise en œuvre d'une politique pénale capable de faire face aux répercussions négatives de ce genre de crimes, l'adoption d'une approche globale se basant sur la modernisation des législations nationales ainsi que le renforcement de la coopération internationale. A cet égard, le ministre a rappelé l'approbation par le Royaume de nombre de conventions internationales ayant trait à la lutte contre la criminalité, dont celles des Nations Unies contre la criminalité transnationale organisée signée à Palerme en 2000, et le renforcement de la coopération bilatérale avec plusieurs pays à la faveur de la conclusion de plus de 50 conventions relatives à la coopération judiciaire dans le domaine pénal. M. Ramid a ajouté que le crime transnational, qui menace la paix et la sécurité, a également un coût économique, ajoutant que selon certaines études, les dépenses de la police en matière de lutte contre le crime organisé ont connu dans certains pays une augmentation de 200 pc. Le renforcement de la coopération internationale nécessite la mise en place d'une autorité centrale avec pour mission de faciliter la communication entre les pays, de centraliser les informations relatives aux différents aspects de la coopération judiciaire et de développer la collaboration entre les pays dans ce domaine, a estimé le ministre. De son côté, la ministre américaine de la Justice, Loretta Lynch, a noté que "la sécurité d'un Etat est fortement liée à celle des autres pays" et que la lutte contre le terrorisme ne peut être assurée par un seul pays, d'où, a-t-elle dit, la nécessité pour les pays de s'entre-aider, d'échanger les informations et de renforcer leur coopération. La ministre a souligné, en outre, que son département est disposé à travailler avec tous les pays pour lutter contre la criminalité transnationale, appelant à la vigilance face à des menaces qui ne cessent de se développer. Pour sa part, le ministre égyptien de la Justice, Ahmed Al-Zend, a affirmé que le monde a connu récemment une hausse des crimes transnationaux en raison de l'usage des nouvelles technologies de l'information et de la communication et appelé au développement de la coopération internationale pour lutter avec plus d'efficacité contre le terrorisme, le blanchiment d'argent et le trafic des êtres humains. L'émergence du groupe terroriste de l'Etat islamique et de d'autres organisations extrémistes ainsi que l'afflux sans précédent des migrants vers l'Europe sont les conséquences directes du terrorisme d'Etat, de groupes et d'éléments radicaux, a-t-il estimé. Quant au président du haut conseil judiciaire irakien, Medhat Al-Mahmoud, il a mis en avant l'importance de procéder à un diagnostic du crime transnational, de mettre sur pied une instance internationale pour assurer la coordination entre les différents pays et de développer la coopération avec les banques afin de récupérer les fonds illégaux. Pour sa part, le ministre mauritanien de l'Intérieur et de la Décentralisation, Ahmedoun Ould Abdallah, a rappelé les efforts déployés par son pays afin de combattre le terrorisme et la criminalité transnationale, soulignant que la communauté internationale fait face à des défis importants dans ce domaine d'où la nécessité de développer la coopération internationale. Parrainé par le département d'Etat américain de la Justice et de celui des Affaires étrangères, en partenariat avec l'Institut international pour la justice et la primauté du droit, cet atelier a rassemblé les participants de 14 pays pour partager leurs expériences sur la coopération judiciaire et les défis de l'application de la loi et de discuter des efforts internationaux en la matière, indique un communiqué de l'ambassade des Etats-Unis à Rabat.