Le 12ème Congrès des Nations unies pour la prévention du crime et la justice pénale a clôturé ses travaux, lundi dans la ville brésilienne de Salvador, par l'adoption d'une Déclaration finale sur les stratégies globales pour la prévention du crime et la justice pénale dans un monde en mutation. Une importante délégation marocaine, conduite par M. Mohamed Naciri, ministre de la justice, a pris part aux travaux de ce conclave, convoqué par l'Office des Nations unies contre la drogue et le crime (ONUCD), et qui s'est penché notamment sur les moyens de renforcer la coopération internationale dans la lutte contre le crime, la criminalité transnationale organisée, le terrorisme, le trafic de stupéfiants, la traite des êtres humains, le blanchiment d'argent, la cybercriminalité, la violence contre les migrants et les enfants et l'application des principes directeurs des Nations unies en matière de prévention du crime et de justice pénale. La Déclaration de Salvador reprend les conclusions auxquelles sont parvenus les représentants de près de 150 pays, d'organisations intergouvernementales et d'ONG, réunis du 12 au 19 avril pour traiter du thème "Stratégies globales pour faire face aux défis mondiaux: les systèmes de prévention du crime et de justice pénale et leur évolution dans un monde en mutation". Le document reconnait que la prévention du crime et le système de justice pénale sont au cœur de l'état de droit, de la sécurité et du développement, et qu'un système de justice pénale efficace, équitable et humain repose sur la détermination à garantir la protection des droits de l'homme dans l'administration de la justice. Il souligne le risque croissant que fait courir la convergence de la criminalité transnationale organisée et des réseaux illicites, dont bon nombre sont nouveaux ou en en mutation, appelant les Etats membres à coopérer en vue de faire face à ces menaces criminelles transnationales, également en mutation. A cet égard, la Déclaration insiste sur l'impact négatif de la sophistication et la multiplicité des liens que la criminalité organisée entretient avec d'autres activités criminelles, affirmant l'importance du renforcement du partenariat entre les secteurs public et privé pour prévenir et contrecarrer, dans le respect des normes internationales, la criminalité sous toutes ses formes et dans toutes ses manifestations. Elle considère que la coopération internationale en matière pénale est l'une des pierres angulaires de l'action menée par les Etats membres pour prévenir la criminalité, en particulier sous ses formes transnationales, et que cette coopération, outre l'assistance technique, peuvent jouer un rôle important dans l'obtention de résultats viables et durables en matière de prévention et de répression du crime. La Déclaration reflète par ailleurs la vive préoccupation des participants au Congrès pour le problème que pose la fraude économique et la criminalité liée à l'identité, ainsi que leurs liens avec d'autres activités criminelles et, dans certains cas, terroristes, recommandant que des ressources humaines et financières soient allouées à l'application de programmes efficaces de lutte antiterroriste. Dans le même objectif, la Déclaration de Salvador appelle les Etats membres à adhérer aux instruments internationaux contre le terrorisme, à ratifier les Conventions des Nations unies contre la corruption et la criminalité transnationale organisée, à actualiser leurs systèmes de prévention du crime et de justice pénale, à disposer d'une législation appropriée pour protéger et fournir assistance aux victimes du crime. Elle appelle également à promouvoir les droits des enfants et des jeunes, l'égalité de genre, à combattre la violence contre les femmes, les migrants et les groupes vulnérables, à garantir le bon traitement des détenus, et à assurer la protection de l'environnement, des biens culturels et de la propriété intellectuelle. Par ailleurs, la Déclaration salue l'offre du gouvernement qatari d'accueillir en 2015 le 13ème Congrès des Nations unies pour la prévention du crime et la justice pénale.