Tout au long de la nuit du mardi à mercredi, le monde entier avait les yeux rivés sur la Côte d'Ivoire. Et pour cause, la Commission électorale indépendante égrenait les résultats du scrutin présidentiel organisé le 25 octobre dans ce pays où ADO (Alassane Ouattara) était candidat à sa propre succession pour un deuxième mandat de 5 ans. C'est avec un score sans appel de 83,66 % qu'il a emporté face à ses autres concurrents. Le président sortant, s'appuyant sur un bon bilan économique, a devancé ainsi Pascal Affi N'Guessan, le représentant du Front Populaire Ivoirien (FPI), lequel a obtenu 9,29 % des suffrages. Cependant, il faut rappeler qu'une partie de cette formation avait appelé au boycott au nom de la fidélité à leur mentor Laurent Gbagbo, qui attend son jugement pour crimes contre l'Humanité par la Cour pénale internationale dans une cellule aux Pays-Bas. Quant au député Kouadio Konan Bertin, dit « KKB », figure de la vie politique ivoirienne, termine 3e avec 3,88 % des voix, alors que les 7 autres candidats (dont 3 s'étaient retirés de la course mais figuraient sur les bulletins) se contentent de miettes (moins de 1 %). Dans le détail des chiffres, le taux de participation a été de 54,63 % soit 3.330.000 votants sur une liste électorale de 6.301.000. Ces 54,63 % sont « honorables », selon les observateurs dont ceux de l'UE, de la CEDEAO, de l'UA et des ONG. Ces derniers craignaient d'ailleurs un fort taux d'abstention. Pour rappel, en 2010, la participation avait frôlé les 80 %. Ce chiffre « exceptionnel » de 2015 correspond donc à une élection de « sortie de crise » organisée après d'innombrables reports depuis 2005 et avec trois candidats majeurs (Ouattara et les anciens présidents Laurent Gbagbo et Henri Konan Bédié, qui soutenait Ouattara en 2015). Après la proclamation des résultats par la Commission électorale indépendante (CEI), hier mercredi 28 octobre, la Côte d'Ivoire a vécu une journée de fête et le spectre d'une contestation musclée s'est éloignée de la scène politique. Car il y avait toujours cette triste scène de 2010 qui avait finit par sombrer la Côte d'Ivoire dans une crise post électorale. La suite est connue de tous...C'est donc une élection apaisée qu'a connue le pays de Félix Houphouët Boigny, le père de l'indépendance la nation ivoirienne. Celui qui aimait à dire que « La paix n'est pas un mot mais un comportement ». La réélection d'ADO augure des lendemains meilleurs d'autant plus qu'il avait déjà lancé plusieurs chantiers socioéconomiques au grand bonheur de ses compatriotes. Cette victoire est aussi le signe d'une réconciliation en marche et gage d'une paix durable dans le pays. Déjà avant son élection, le président sortant avait dit vouloir poursuivre son action économique, promettant notamment de faire reculer le chômage, de continuer électrification du pays et à le doter d'infrastructures nouvelles. Sur le plan politique, il a aussi promis une réforme de la Constitution qui sera soumise à un référendum. « Ceci permettra d'enlever tous les germes - confligènes - de l'actuelle Constitution », avait-il précisé en faisant allusion à la question de « l'ivoirité », qui a souvent fait débat dans ce pays de 23 millions d'habitants avec une forte immigration en provenance des pays voisins. La réélection d'ADO à la magistrature suprême de son pays rassure également les partenaires de la Côte d'Ivoire quant à la stabilité, facteur de développement économique et du progrès social. Une réalité qui sera profitable à l'ensemble des pays de la sous région. Elle est enfin le symbole de l'enracinement de la démocratie où le vaincu félicite le vainqueur comme cela se passe dans les pays civilisés contrairement à d'autres Etats du continent où l'élection présidentielle est synonyme de conflits, de guerres fratricides. Une belle leçon de démocratie.