C'est fait et les Ivoiriens, dans leur grande majorité, n'attendaient que ça : la publication par le Conseil constitutionnel de la liste des candidats retenus pour l'élection présidentielle du 25 octobre prochain. Ainsi ils sont 10 personnalités en lice pour ce scrutin tant attendu après que 23 dossiers ont été écartés, ne remplissant pas les conditions requises notamment le non paiement de la caution de 20 millions de Francs CFA ou n'avoir pas fourni un dossier incomplet. Face au Président sortant Alassane Ouattara, grand favori de cette élection présidentielle, ils sont neuf candidats en compétition. Comme dans toute joute électorale, il y a toujours des grincheux. C'est le cas des indéboulonnables de la politique ivoirienne dont Charles Konan Banny, un des frondeurs du PDCI. Il fait partie des principaux opposants, ainsi que les deux autres dissidents de ce même parti également candidats à savoir Kouadio Konan Bertin et Essy Amara. Ils avaient décidé de s'opposer à « l'Appel de Daoukro » lancé par le président du parti, Henri Konan Bédié, pour soutenir Alassane Ouattara dès le premier tour. Dans sa marche, Kouadio Konan Bertin accuse Alassane Ouattara de tous les maux. Selon lui, depuis l'avènement d'Alassane Ouattara, il y a une mise entre parenthèses des expressions démocratiques les plus élémentaires et rien ne semble arrêter les intimidations de toute sorte, les violations de libertés publiques, les arrestations arbitraires, les emprisonnements d'opposants, les abus de pouvoir. Et ce n'est pas tout. Il répète à volonté que si les Ivoiriens ont envie de manifester leur mécontentement, qu'ils soient autorisés à le faire et le rôle des pouvoirs publics est d'encadrer ces manifestations comme si la Côte d'Ivoire n'a pas connu de changement durant les cinq ans. Mais le plus inquiétant, c'est l'attitude des frondeurs du Front populaire ivoirien (FPI). Ils restent fidèles à l'ex-Président Laurent Gbagbo actuellement en attente de procès dans la prison de La Haye, ils ont décidé de boycotter le scrutin. Ils critiquent la mainmise du chef de l'Etat sur les organes de régulation du processus électoral. Ils opposent également à Alassane Ouattara l'article 35 de la Constitution qui l'exclut de fait du scrutin. Celui-ci stipule que le président de la République doit être Ivoirien, né de père et de mère eux-mêmes Ivoiriens. Une vision rétrograde quand on sait que c'est ce fameux article qui a enflammé le pays. Mais qu'ils se trompent, la voix présidentielle triomphera malgré leur haine et leur volonté de saper la marche et le progrès de la Côte d'Ivoire d'autant plus que, cette fois-ci quelque 34 000 soldats, dont 6 000 casques bleus, assureront la sécurité de l'élection présidentielle.